INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR

 

LE ZOHAR ET LES FEMMES (suite 6)

 

Lévitique 4/13: "Si toute la communauté d'Israël commet une erreur de sorte qu'un devoir se trouve méconnu par l'Assemblée, que celle-ci contrevienne à quelqu'une des défenses de l'Eternel, et se rende ainsi coupable…"

 

Ce texte est interprété ici comme si les déviations humaines étaient surtout d'ordre sexuel ou liées aux rapports entre hommes et femmes (cf la disparition de Sodome et Gomorrhe).

 

- Rabbi Siméon cite à ce sujet Isaïe 32/9 "Femmes paisibles levez-vous! Entendez ma voix! Et vous filles insouciantes, écoutez mon discours!" et il dit: tout homme doit être fidèle aux commandements en l'honneur de son maître, de sorte que son fils soit sans tache. Car quand D. créa l'homme, il le créa sans tache, il le créa droit, "yashar" (1).

 

Adam signifie "homme et femme"(puisque le féminin est adamah, la terre).

Venant des profondeurs des abysses, un esprit infernal nommé Lilith est venu cohabiter avec l'homme, lors de sa solitude. Dès sa création, l'homme fut entouré de milliers d'esprits venant de l'Autre Côté, cherchant à le pénétrer… et il fut sauvé par la nuée de la Gloire de l'Eternel, qui chassa cette myriade d'esprits malfaisants. D. insuffla une âme dans Adam qui est devenu complet à l'image du divin, mâle et femelle, l'âme ayant été insufflée aux deux aspects d'Adam.

Quand D. sépara la femme de l'homme et la lui apporta, comme on amène une fiancée au dais du mariage, Lilith qui rôdait par là, s'est enfuie. On la trouve encore aujourd'hui sur les rivages de la mer Rouge. Le jour où D. détruira la méchante Rome, Lilith y sera, car elle est la ruine du monde, et elle sera parmi les ruines.

Quand Lilith a-t-elle côtoyé Adam? Avant qu'il ne soit scié en deux et avant que D. ne lui ait insufflé une âme. Depuis, elle rôde en mer Rouge, tentant les hommes.

Qu'est ce que Lilith (2)? Sur le plan sémiologique annoncé puisque nous avons une finale en taw, Lili c'est le doublement de "li", pour moi. Lilith c'est l'inverse de l'altruisme, c'est tout pour moi, un égocentrisme démoniaque. Lilith est la perversion de l'amour.

 

La leçon qu'on peut tirer de cette histoire est celle-ci: quand l'homme s'unit à la femme, il doit sanctifier son Créateur et Maître. Et il doit dire à Lilith "malgré tous tes atours, tu n'entres pas chez moi, ce n'est pas ton domaine, ni ton destin d'être ici. Rentres chez toi, la mer Rouge t'attend. Moi je m'attache à la Sainteté et je m'enveloppe de la Sainteté du roi!"

Pour cela, avant de se coucher, on dit que l'homme doit couvrir sa tête ainsi que celle de sa femme un court laps de temps et asperger d'eau le pourtour du lit.

Il ne doit pas approcher sa femme si elle allaite et si l'enfant est éveillé.

La femme ne doit pas allaiter son enfant après les relations sexuelles et doit patienter une heure, et, si l'enfant a faim et qu'il crie, une demi-heure.

 

- Mais l'homme transgresse les interdictions divines, à commencer par la femme que l'homme doit "dominer", selon l'Ecriture. Mais quand l'homme pèche, la femme qui est du côté de la rigueur est chargée de le juger et de le dominer, c'est ce qu'on appelle l'épée à double tranchant. D'où l'appel aux femmes d'Isaïe vu ci-dessus.

Déborah s'est levée pour juger. Malheur à la génération qui est amenée à avoir une femme comme juge! Cela signifie que les hommes de cette génération sont tombés dans le mal et sont partis du côté de Lilith.

Deux femmes ont composé des louanges à D. qu'aucun homme n'a égalés, Hannah et Déborah. Hannah a ouvert les portes de la foi au monde – 1Samuel 2/1: "et Hannah se mit en prière et dit "mon cœur se délecte en l'Eternel, mon front s'est relevé, grâce au Seigneur. Je puis ouvrir la bouche face à mes ennemis, car j'ai à me réjouir Seigneur de ton assistance"

De même le cantique de Déborah dans Juges 5/2-3: "quand l'anarchie régnait en Israël, une poignée d'hommes s'est dévouée, rendez-en grâce à l'Eternel! Ecoutez rois, princes, prêtez l'oreille, je veux, je veux chanter le Seigneur, célébrer l'Eternel, D. d'Israël"

Car les hommes à cette époque avaient perdu l'esprit de la prophétie.

(Zohar 3/18b;19a-b)

 

Lévitique 12/1-2: "L'Eternel parla à Moïse en ces termes "Parle ainsi aux enfants d'Israël. Lorsqu'une femme ayant conçu, enfantera un mâle, elle sera impure durant 7 jours; comme lorsqu'elle est isolée à cause de sa souffrance".

 

Cantique des Cantiques 3/1: "Sur ma couche je cherchais celui dont mon âme est éprise; je le cherchais, mais ne le trouvais point" –

Rabbi Abba pense qu'il s'agit de la Communauté d'Israël en exil qui est couchée dans la poussière, dans un pays étranger et elle se plaint, cherchant celui qui allait la délivrer. Mais pour le moment il n'y a point de réponse.

Rabbi Yossi cite, lui, Proverbes 12/4 "Une femme vertueuse est la couronne de son époux; une (femme) dévergondée est la carie dans ses os". Pour lui, la femme vertueuse est la Communauté d'Israël, et la femme dévergondée est l'image des nations idolâtres, que D. abhorre.

Rabbi Abba poursuit sa comparaison en assimilant la Communauté d'Israël à la femme de valeur du dernier chapitre des Proverbes (éshet h'ayil). Elle vaut plus cher que les pierres les plus précieuses. Et son époux est le créateur (relation entre tifeéret et malkhout, sur l'Arbre de Vie)

Selon la Tradition, si une femme émet ses ovules la première lors d'une relation sexuelle, l'enfant est mâle.

Mais d'après rabbi Abba, le sexe est entre les mains de D. D'après rabbi Yossi, il est vrai que D. oriente le sexe, ce sexe étant indifférencié à l'origine, à la fois mâle et femelle. Une fois enceinte, une femme ne doit pas parler du sexe de son enfant, jusqu'à la délivrance.

Mais pourquoi 7 j d'impureté? Pendant ce laps de temps, l'esprit cherche sa place dans le corps et ne le trouve pas et le 8ème jour, corps et âme s'unissant à la shékhinah.

L'enfant est lié charnellement à la mère, et encore plus quand c'est un mâle. L'impureté de 7 j est liée au sang émis (3) et l'enfant en est imprégné, d'où l'attente de 8j pour la circoncision.

Après la circoncision, l'enfant souffre pendant 3 jours et 30 jours sont nécessaires à l'esprit pour occuper tout le corps.

(Zohar 3/42a-b; 43a-b)

 

Lévitique 18/17: "Ne découvre point la nudité d'une femme et celle de sa fille; n'épouse point la fille de son fils, ni la fille de sa fille, pour en découvrir la nudité, elles sont proches parentes, et cela est impudique!"

Il y a ici deux explications, l'une littérale a pour but de la cohésion sociale, l'autre allégorique se réfère aux "atours" de la Matrona (shékhinah) qu'il est interdit de découvrir. En effet, la Tradition interdit de s'aventurer au delà des limites fixées dans toute ascension extatique. La transgression des règles sexuelles et notamment le commandement de ne point convoiter la femme de son voisin est équivalente à la transgression de toute la loi. Il ya donc ici un rapprochement dans le "connaître la partie secrète d'une femme" et le "connaître les secrets de l'Ecriture"

 

Lévitique 18/19: "Lorsqu'une femme est isolée par son impureté, n'approche point d'elle pour découvrir sa nudité"

La génération de Bar Yohay est une génération de justes craignant D. et la Shékhinah résidait au milieu d'eux. La vérité n'était pas voilée et les exposés étaient clairs et chacun les comprenait. Ce qui n'était pas le cas des générations précédentes (et j'ajouterai aussi les suivantes).

Les péchés des hommes entraînent l'éveil du Serpent d'en Haut, qui se joint à la femelle et lui injecte son impureté. Il s'ensuit le détachement du mâle du fait de cette impureté, qui évite ainsi d'être pollué.

125 causes d'impureté dans ce monde sont liées au Grand Serpent et 27 chefs démons se lient aux femelles. Si un homme s'attache à une telle femelle, il entraîne des imperfections en haut, via le Serpent. Celui-ci a injecté 24 sortes d'impureté à la femelle, quand il s'est lié à elle. D'où 24 punitions en Haut et 24 punitions en Bas (4).

Suivre les commandements nous amène à éviter de côtoyer Satan, tentateur, accusateur et fossoyeur.

 

Les cheveux et les ongles poussent. Quand une femme se purifie, elle doit couper cheveux et ongles, qui ont poussé pendant la période d'impureté, car l'impureté s'y concentre, et entraîne d'autres pollutions. Il faut cacher ces résidus car des "sorciers" peuvent s'en servir. Si cela est vrai des ongles coupés, encore plus de la femme qui s'est liée au serpent. Pitié pour la société qui a hérité de l'impureté d'une telle femme.

 

Nous avons appris que la beauté d'Adam et Eve était à l'image du divin, et aucune créature ne pouvait en soutenir la vue. Même Adam ne pouvait fixer Eve du regard tellement elle était divinement belle. Jusqu'au moment de la transgression. Et là ils ont pu se regarder sans être éblouis, l'éclat de leur beauté s'étant atténué. Adam et Eve se sont connus après s'être regardés intensément. C'est pourquoi il est interdit à l'homme d'appesantir son regard sur la beauté d'une femme, car il pourrait être incité à transgresser les règles, du moins par l'imagination ou les pensées.

Quand il déambulait en ville avec ses compagnons, Shimeon Bar Yohay baissait les yeux quand il croisait une belle femme, et recommandait à ses compagnons de ne pas se retourner.

Celui qui regarde la beauté d'une femme pendant le jour, il aura la nuit des pensées érotiques; et s'il en est subjugué, il transgresse le précepte "tu n'édifieras point des dieux de matière". Et s'il couche avec sa femme sous une telle influence, les enfants nés d'une telle union sont appelés "dieux de matière". Rabbi Abba dit "il est interdit à un homme de fixer son regard sur des idoles païennes et sur des femmes étrangères (idolâtres), ou même de recevoir un quelconque bénéfice ou soin d'elles".

(Zohar 3/78b - 79a-b)

 

Lévitique 23/39: "Mais le 15ème jour du 7ème mois, quand vous avez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête du Seigneur qui durera 7 jours. Le 1er jour il y aura chômage et chômage le 8ème jour"

 

Rabbi Yossi demanda à Rabbi Abba "quel est le sens de ces 15 jours?" La réponse est que ces mots contiennent un grand mystère. Dans ce monde-ci comme en Haut, chaque sens se déploie selon des chemins et des moyens pour parvenir à un objectif. Le 1er groupe de 10 appartient à la Communauté d'Israël (la 10ème séfirah Royaume ou Malkhout), alors que les 5 suivants appartiennent au Roi (Beauté ou Tifeéret), car au 5ème degré le Roi est assis sur son trône (Tifeéret est la 5ème séfirah à partir du bas).

Le père (Aba- H'okhmah) illumine la mère (Ima-Binah) qui illumine les 50 portes (séfirah cachée de la Connaissance noun=50) et notamment la 5ème  (de Kéter à Tifeéret). La Matrona (la Shékhinah ou la Présence divine ou l'immanence de D) est la 7èmes séfirah car le Roi complète les patriarches et de Ima à la Matrona il y a 7 séfirot. Le 7ème est le jour où le Roi est couronné héritant de Aba et de Ima, qui vers le Haut se rejoignent.

 

- Rabbi Yéhouda commente le verset Nombres 21/1: "Et le Roi Canaanite d'Arad, qui habitait au midi, ayant appris qu'Israël s'acheminait vers ces régions, attaqua les Israélites et en fit quelques uns prisonniers".

On sait par Taanit 9a que 3 présents furent donnés à Israël à travers Moïse, Aharon et Miryam. La manne a été donnée pour le mérite de Moïse, les nuages (la nuée) de gloire pour le mérite d'Aharon et le puits pour le mérite de Miryam. Quand Miryam mourut, le puits disparut, selon Nombres 20/1-2: "Les enfants d'Israël, toute la Communauté arrivèrent au désert de Sin, dans le premier mois, et le peuple s'arrêta à Kadesh. Miryam mourut en ce lieu et y fut ensevelie. Or la Communauté manqua d'eau et ils s'ameutèrent contre Moïse et Aharon".

Un autre puits attaché à Israël voulut aussi disparaître (Tifeéret), mais quand il vit les 6 nuages qui planaient au dessus d'eux, il leur resta attaché. Quand Aharon mourut, les nuages disparurent et le nuage du puits également, jusqu'à ce que Moïse ne les ramène. Cette exégèse est liée à l'Arbre de Vie et aux 7 séfirot inférieures. Si une composante de cet arbre disparaît, tout l'arbre s'effondre et la Communauté d'Israël est alors vulnérable. Aharon est dans Netsah', la victoire, Moïse est dans Hod, l'éternité et la réverbération et Miryam est dans Yésod, le fondement.

Rabbi Isaac dit: pourquoi cet honneur à Aharon? Parce qu'il était lié aux nuages et les reliait entre eux, afin qu'ils soient tous bénis à travers lui.

D relia entre eux 7 nuages précieux (les séfirot), puis les relia au nuage de la Communauté d'Israël. Ainsi Israël réussit à traverser le désert du Sinaï, protégé par tous ces nuages.

Les cabanes de Soukot où le peuple résida durant 7 jours sont les signes d'un lieu où la foi se manifeste. Aussi longtemps qu'Aharon était vivant, Israël était protégé par les nuages, à l'ombre de la foi. Quand il mourut, le nuage de droite s'estompa (côté de la miséricorde) et le reste suivit. La faiblesse d'Israël apparut alors au grand jour. Le roi d'Arad s'en aperçut et l'attaqua (5).

Rabbi Isaac remarqua que le roi d'Arad résidait au Sud là où se trouvait Amaleq, comme l'ont annoncé les espions (Nombres 13/20), pour effrayer le peuple et le dissuader d'entrer en Terre Promise. Et Amaleq commença alors à les attaquer.

Zohar 3/102b-103a

 

Lévitique 24/10-12: "Il arriva que le fils d'une femme israélite, lequel avait pour père un Egyptien, était allé se mêler aux enfants d'Israël. Une querelle s'éleva dans le camp entre ce fils d'une israélite et un homme d'Israël. Le fils de la femme israélite proféra, blasphémant le Nom sacré. On le conduisit devant Moïse. Le nom de sa mère était Shlomit, fille de Dibri de la tribu de Dan. On le mit en lieu sûr, jusqu'à ce qu'une décision fut prise par l'Eternel"

 

"était allé" - Rabbi Judah dit "Cet homme quitta la sphère d'Israël, celle de la foi et de la plénitude"

"une querelle" – Il s'agit d'une querelle liée à la foi.

"blasphémant" – D'après Rabbi Hiya citant les Proverbes 25/2 "La Gloire de l'Eternel, c'est de s'entourer de mystère…", il n'est pas permis à un homme de dévoiler un mystère caché qui n'est pas destiné à être connu. C'est pourquoi Isaïe a dit dans Isaïe 23/18 "Mais son gain (celui de Tyr l'impure) et ses salaires impurs seront consacrés à l'Eternel. Ils ne seront pas entassés ni mis en réserve. Les profits de son trafic sont destinés à ceux qui demeurent en présence de l'Eternel, pour qu'ils puissent manger en abondance et se vêtir de façon somptueuse".

Celui qui mérite de "manger", c'est à dire comprendre les choses cachées, est celui qui marche dans la voie de l'Eternel. Devant un idolâtre on doit se taire et ne rien dévoiler, car il ne le comprendrait pas ou déformerait le sens du propos.

"le nom de sa mère" – Jusqu'ici le nom de sa mère était caché, il est dévoilé après le blasphème. Ici rabbi Abba dévoile un secret destiné à ceux qui "comprennent". En fait l'Egyptien était le fils d'une femme idolâtre que le mari égyptien de Shlomit avait épousée après avoir quitté Shlomit. Et cet homme sépara les lettres du saint Nom (naqab)

"en lieu sûr" – Rabbi Isaac dit que l'Egyptien non content d'insulter Shlomit révèle que son père était l'homme que Moïse avait tué; c'est la raison pour laquelle il est dit qu'on le conduisit devant Moïse, car Moïse était concerné par le sujet. On l'enferma en lieu sûr avant son châtiment, la lapidation. Ainsi père et fils tombèrent sous la main de Moïse.

(Zohar 3/105b-106a)

 

Nombres 5/11-15: "L'Eternel parla à Moïse en ces termes. Parle aux enfants d'Israël et dis leur, si la femme de quelque homme, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle, si un homme a eu avec elle un commerce charnel à l'insu de son époux, et qu'elle ait été clandestinement déshonorée, nul cependant ne déposant contre elle, parce qu'elle n'a pas été surprise, mais qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui, et qu'il soupçonne sa femme, effectivement déshonorée; ou qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui, et qu'il soupçonne sa femme, bien qu'elle n'ait pas subi de déshonneur, cet homme conduira sa femme devant le pontife, et présentera pour offrande, à cause d'elle, 1/10ème d'epha de farine d'orge. Il n'y versera point d'huile et n'y mettra point d'encens, car c'est une oblation de jalousie, une oblation du ressouvenir, laquelle remémore l'offense".

 

Dans le texte de la Bible en hébreu, le mot homme est redondant (ish ish), ainsi que le mot devoir (maa'lah bo maa'l). Pourquoi ? Dans un cas, il s'agit d'une métaphore concernant la Communauté d'Israël qui s'égare, et dans l'autre, il s'agit du sens réel d'une femme qui trompe son époux en cachette.

Pourquoi le pontife (prêtre) ? Parce que c'est l'homme devant lequel la femme a prononcé les 7 bénédictions qui la lient à la Communauté d'Israël. Sa fonction n'est pas d'exécuter le châtiment mais de promouvoir la paix entre les époux. Notamment si la femme est innocente, victime d'une jalousie indue. Le prêtre priera alors pour qu'elle ait un enfant mâle, ce qui amènera la paix dans le ménage… Si elle est coupable d'adultère, ce n'est pas le prêtre qui exécutera la sentence, mais le Saint Béni soit-il qu'elle avait invoqué faussement dans les bénédictions. Le prêtre se contentera d'écrire le nom divin correctement, puis à l'envers, symbole de la miséricorde et de la rigueur entremêlés. Après mélange, si le mot miséricorde apparaît et le mot rigueur disparaît, la femme est considérée comme innocente; et l'inverse, si elle est coupable.

 

Rabbi Eleazar cite alors les versets de l'Exode relatif aux eaux amères de Marah, Exode 15/23-25 "Ils arrivèrent à Marah. Or ils purent boire l'eau de Marah (amertume). Le peuple murmura contre Moïse, disant –que boirons-nous?- Moïse implora le Seigneur, celui-ci indiqua un bois qu'il jeta dans l'eau et l'eau devint potable".

En fait les Egyptiens avaient revendiqué les enfants d'Israël comme étant leur propre progéniture, et les Hébreux suspectèrent leurs femmes. C'est pourquoi l'Eternel les amena à l'épreuve de Marah pour lever le doute. Le Nom divin a été écrit par Moïse sur un tronc d'arbre et jeté dans les eaux, afin de tester aussi bien les hommes que les femmes. Car les femmes égyptiennes pouvaient aussi bien revendiquer les Hébreux comme étant leurs enfants. Hommes et femmes ont été éprouvés comme purs après l'épreuve de Marah.

Il y a donc une analogie entre la miséricorde et la douceur des eaux; ainsi qu'entre la rigueur et l'amertume des eaux (mer).

Quand la femme est innocente, les eaux montent en elles, deviennent douces et agissent comme un fluide bénéfique purificateur, jusqu'à ce qu'elle devienne enceinte d'un mâle, beau et sain, sans aucune tache. Dans le cas inverse, ces mêmes eaux intérieures sentent l'infection et se transforment en un serpent venimeux. Le péché commis est alors dévoilé sur la place publique.

 

Psaume 128/3: "Ta femme sera comme une vigne féconde à l'intérieur de ta maison; tes fils comme des plants d'olivier autour de la table"

Comme une vigne ne peut recevoir de greffe que de sa propre espèce, il en est de même d'une femme en Israël, à l'image de la tourterelle qui n'accepte pas d'autre compagnon que son époux. Elle est ainsi fertile étendant ses branches de tous côtés. Où? Dans la partie la plus intime de la maison, et non sur le marché, ou ailleurs, afin de ne point transgresser l'Alliance Sainte.

Salomon disait de la femme infidèle, dans Proverbes 2/16-17: "Par là aussi tu seras sauvé de la femme d'autrui, de l'étrangère aux paroles mielleuses qui a trahi l'ami de sa jeunesse et oublié l'alliance de son Dieu". Rabbi Hezékiah ajoutait "Maudit soit l'homme qui permet à sa femme de laisser ses cheveux visibles à la maison. C'est une des règles de la modestie de cacher ses cheveux. Celle qui expose ses cheveux par coquetterie apporte à son foyer la pauvreté, l'irresponsabilité et la débilité de sa progéniture, car elle introduit l'esprit du Mal à la maison. Encore plus si ses cheveux sont exposés dehors. Encore plus si elle agit sans vergogne. L'exposition des cheveux est un début du processus vers le mal…"

Toute femme doit couvrir ses cheveux, aux 4 coins de sa maison. Alors ses enfants seront comme des plants d'un olivier, qui ne perd ses feuilles en aucune saison et reste supérieur à tout arbre. Ses enfants excelleront et son mari pourra recevoir la bénédiction d'en Haut comme d'en Bas et sera nanti de richesses, d'enfants et de petits enfants….

(Zohar 3/124a-b; 125a-b;126a)

 

Nombres 24/2: "En y portant ses regards, Bilaa'm vit Israël dont les tribus s'y déployaient, et l'esprit divin s'empara de lui"

 

Rabbi Simeon commenta alors le verset de Genèse 33/5: "En levant les yeux, il (Esaü) vit les femmes  et les enfants et dit "que te sont ceux-là?" Il (Jacob) répondit "ce sont les enfants dont D. a gratifié ton serviteur".

Rabbi Simeon dit: le méchant Esaü regardait les femmes en les convoitant; c'est pourquoi Jacob se méfiait de lui et prit soin de mettre les servantes et leurs enfants en avant, puis derrière eux Léah et ses enfants et enfin Rachel, suivie de Joseph. Lorsqu'ils s'inclinèrent, Joseph avança près de sa mère pour la protéger de son corps, afin qu'Esaü ne puisse pas la voir, tant elle était belle et désirable.

Ici Bilaa'm lève les yeux et regarde Israël déployé selon les tribus. Il avait confiance dans son mauvais regard et il lança aussitôt ses yeux acérés et plissés pour maudire.

Devant lui, il aperçoit les tribus de Joseph et Benjamin, protégeant les autres et  le "mauvais œil" n'avait aucun effet sur elles. Et Rachel était là, déployant ses ailes pour couvrir ses fils.

Bilaa'm comprit alors que son regard devenait impuissant et il transforma sa malédiction en bénédiction. Ainsi ici le fils a commencé par protéger la mère, puis c'est la mère qui a protégé ses fils.

Le jour de Kipour, alors que l'humanité est en jugement, qu'Israël se repent devant l'Eternel et que l'Accusateur (Satan) est prêt à le détruire, on donne à ce dernier un "cadeau", un bouc, et Satan devient l'avocat d'Israël.

Levant les yeux, Satan vit les Israélites jeûnant, les pieds nus, purs et sans tache, à côté de leur femme et de leurs enfants et il dit "Qui sont ceux-là?" parlant des enfants, comme s'il disait je comprend que vous, adultes, vous jeûniez pour expier vos péchés devant D., mais eux, que font-ils ici? Ayant reçu sa part, Satan s'érige en avocat d'Israël et plaide en faveur des enfants qui n'ont pas péché.

(Zohar 3/202b-203a)

 

Deutéronome 22/19: "…et ils le condamneront à payer 100 sicles d'argent qu'ils remettront au père de la jeune femme, parce qu'il a émis un bruit calomnieux sur une vierge d'Israël (accusation de non-viginité). De plus elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie"

Rabbi Abba cite Jérémie 2/13: "Car il est double le méfait commis par mon peuple, ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne peuvent retenir les eaux"

Ici Israël s'est tourné vers l'idolâtrie, comparée à une citerne trouée qui laisse passer son eau, alors que le D. d'Israël est appelé "source d'eau vive". Les eaux vives proviennent des bonnes actions humaines et l'homme juste remplit la source par son comportement.

Courir après la fausseté tarit la source ou rompt la citerne. La bénédiction disparaît des mondes d'en Haut et d'en Bas.

Alors Rabbi Simeon explique que lancer un faux bruit entraîne les mêmes conséquences.

En particulier si on diffame sa première femme qui a reçu les 7 bénédictions du mariage.

On rappelle ici qu'une femme ne les reçoit pas à son second mariage, mais hérite des bénédictions de Ruth et Boaz.

 

Zohar 3/266a-b

 

Notes

(1) yashar=yod/sin/resh, droit, direct. Sur le plan ésotérique, yashar est une ascension extatique directe de Malkhout vers Daa't, la connaissance, en passant par le fondement (yésod) et la Beauté (tifeéret). Sur le plan sémiologique, "yashar" yod/sher, concrétiser la chaîne. Et Israël c'est yashar el, sachant que "el" c'est aleph/lamed, enseigner/étudier, nous avons Israel=faire la chaîne de l'étude et de l'enseignement…

(2) Une seule référence dans la Torah à Isaïe 34/14 où on parle d'un oiseau prédateur.

(3) Le sang répandu est considéré comme impur, le sang contenu étant pur.

(4) 125, équivalent guématrique de mikhséh (mém/khaf/samekh/hé), couverture et massékhah (mém, samekh/khaf/hé), masque . L'impureté n'est pas apparente, elle est masquée.

27 est la valeur guématrique de "h'idah", une énigme, et 24 est celle de  "dahiah", quelque chose qui s'estompe…

(6) Pour que l'Arbre reste intact et complet, il faut équilibrer, la Sagesse avec le Discernement et réciproquement, la Miséricorde avec la Rigueur et réciproquement, la Victoire ou le Triomphe avec l'Eternité et la Gloire et réciproquement.

 

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