INITIATION AU BAHIR, LE LIVRE DE LA CLARTE
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LE LOULAB DANS LE BAHIR
Mishnah 98
Et toutes ces saintes "formes" sont préposées aux nations, mais le saint Israël a pris pour lui le corps de l'arbre, ainsi que le cur de celui-ci. De même que le cur est la splendeur du fruit du corps, de même Israël a pris le fruit de l'arbre de la splendeur. De même que le palmier est entouré de ses branches et son loulab est au milieu, de même Israël a pris le corps de cet arbre qui est son cur. Il symbolise la colonne vertébrale de l'homme qui est la partie essentielle du corps humain. Étant donné que le mot loulab contient aussi les deux lettres LB, rends-lui aussi le cur, "lo leb".
Et que signifient les deux consonnes lamed et bet?
Ce sont les 32 sentiers de la sagesse,
merveilleusement cachés, qui se trouvent dans le cur, et
sur chacun de ces sentiers veille une forme particulière, dont
il est dit dans Genèse 3/24: "Ayant chassé l'homme, il
posta en avant du jardin d'Eden les chérubins, avec la lame de
l'épée flamboyante, pour garder les abords de l'Arbre de
Vie"
Les saintes formes sont les anges répartis en différentes catégories. Il y a ceux qui veillent sur les nations et Michaël veille sur Israël.
La remontée de l'Arbre de Vie par la pensée suppose une évolution dans la connaissance, pour vaincre la difficulté d'appréhension du monde intermédiaire entre l'humain et le divin. Cette connaissance s'acquiert par approche successive. Il faut obtenir les clés de passage d'un monde à l'autre, mondes gardés par des anges.
Ceux du monde de l'action (a'ssiyah) s'appellent "ofanim" ou les Roues, ceux du monde de la formation (yetsirah) sont les "sérafim" ou les anges brûlants et ceux du monde de la création (béri-ah) sont les "h'ayot haqodesh", ou "kéroubim" ou chérubins.
La comparaison des 4 espèces de Soukhot avec l'Arbre de Vie est simple.
Le corps de l'arbre est allongé et correspond aux trois colonnes représentées par celle du milieu; son cur arrondi est la séfirah centrale "tifeéret" ou beauté.
Les 3 colonnes sont les trois espèces allongées, le palmier étant l'image de la colonne centrale, le saule étant la colonne de la miséricorde, la myrte étant celle de la rigueur. Le cédrat ou étrog est le fruit image du centre et du cur.
Israël est celui qui va "yashar" "el", qui va tout droit le long de la colonne centrale à la rencontre des anges qui gardent le secret des sentiers de l'Arbre de Vie, pour "connaître" (ladaa't) le cur de l'arbre et de là le divin.
Une autre comparaison est celle de l'homme et de l'arbre, à travers la colonne vertébrale (loulab) et le cur (étrog), parties vitales de l'individu.
Loulab signifie aussi "accompagner le cur" qui a comme valeur numérique 32, soit les 22 lettres de l'alphabet et les 10 séfirot, formant les 32 sentiers de la Sagesse (voir développement sur séfer yetsirah).
Lors de la fête de Soukhot on réunit l'allongé et l'arrondi qui correspondent à deux modes de pensée complémentaires (raisonnement et imagination) ou deux modalités du psychisme (conscient et inconscient) dans une seule unité. On rassemble le loulab et l'étrog en les agitant ensemble dans les six directions, à trois reprises, pour atteindre le 18, ou le Vivant, la vibration qui unifie l'être.
À quoi correspond le loulab?
Il correspond à la colonne vertébrale. C'est ce qui est dit dans Lévitique 23/40: "Vous prendrez le premier jour du fruit de l'arbre "hadar", des branches de palmier, des rameaux de l'arbre "a'bot" et des saules de rivière, et vous vous réjouirez en présence de l'Éternel votre D., pendant sept jours". Les branches doivent le couvrir dans sa majeure partie. Si ses branches ne le couvrent pas dans sa majeure partie, il n'est plus rien.
Pourquoi cela?
Ceci se compare à un homme qui a ses bras, et avec eux, il protège sa tête. Ses bras cela fait deux, et avec sa tête, cela fait trois. C'est la raison d'être des trois mots "wéa'naf e'ts a'bot" qui figurent dans ce verset. Le mot a'naf (branche) à gauche, le mot a'bot (touffu) à droite. Reste le mot é'ts (arbre) qui se trouve au milieu.
Et pourquoi est-il dit e'ts (arbre)?
Parce qu'il représente la racine de l'arbre.
La comparaison entre le bouquet de Soukot et l'Arbre de Vie (et de là l'être humain) se poursuit. Les deux espèces sont les deux colonnes extrêmes de l'Arbre de Vie ou les deux bras d'un homme qui doivent couvrir et protéger la colonne centrale, représentée par la tête dans l'homme ou la branche de palmier dans le loulab.
A'naf est la branche, étymologiquement un point de vue élevé, principe masculin, la droite de la miséricorde, selon la qabalah. Son image est la branche de saule.
A'bot est l'élément "touffu", caché et épais, principe féminin, la gauche de la rigueur. Son image est la branche de myrte.
Il y a lieu de noter que la droite et la gauche sont inversées dans un miroir et dans le texte; l'homme se regarde dans le miroir de l'arbre.
Le principe d'équilibre est assuré par la colonne centrale dont l'image est la branche du palmier.
L'arbre "e'ts" signifie sur le plan sémiologique la source ou l'il du Juste. Le Juste est le fondement de l'Arbre de Vie et se situe dans la séfirah "yésod", fondement de la colonne centrale et de l'arbre.
Albert SOUED - 14/01/02