TRIBUS PERDUES ET RETROUVEES

 

QUI SONT LES MIZOS ET LES SHINLONGS ?

 

Localisation de la tribu et population

 

Dans la montagne de Shin entre l'Inde et la Birmanie, dans les Etats du Mizoram et de Manipur, il existe des tribus appelées "shinlong" qui disent descendre des dix tribus perdues d'Israël, plus précisément de la tribu de Ménashé, fils de Joseph, appelé localement "manmasi" et dont le nom est invoqué à chaque réunion du groupe. On estime la population de cette tribu dénommée Kuki-Chin-Mizo entre un et deux millions d'âmes.

 

Coutumes et lois

 

Les Shinlongs observent scrupuleusement les dix commandements et disent obéir au Dieu de Ménashé, appelé Yi'wa. Ainsi l'inceste est formellement prohibé et un repos hebdomadaire est pratiqué. Ils ont des fêtes correspondant aux festivités juives (Mimikout, Tsapficharkout, Kanyanikout, Changtakout…) et ils transmettent de père en fils un poème relatant l'histoire de l'Exode.

 

"Nous devons observer la fête de Pessah  

Parce que nous avons traversé la Mer Rouge à sec,

De nuit nous avons traversé avec un feu,

Et de jour avec un nuage.  

Les ennemis nous ont poursuivis avec des chars

Et la mer les a avalés Et les a pris comme nourriture pour les poissons.

Et quand nous avions soif  

Nous avons reçu de l'eau du rocher".  

 

Ils enterrent leurs morts, ce qui est rare dans cet environnement. Ils pratiquent les règles de pureté et le lévirat. Le prêtre appelé Aaron pratique une fête de la circoncision le huitième jour après la naissance. Portant un habit rappelant celui du Grand Prêtre, il procède à des sacrifices expiatoires d'un oiseau ou d'une chèvre, en cas de maladie ou de péché grave et asperge de sang les quatre coins de l'autel du sacrifice ainsi que les organes du repenti ou du malade. Sa fonction serait héréditaire  et chaque village a un ou deux prêtres.

Les pratiques religieuses des Shinlongs sont imprégnées d'idolâtrie et de superstitions. Ils croient en la réincarnation, jeûnent pour expier leurs fautes à Kipour et pratiquent une forme de pureté alimentaire. Ils portent une espèce de tallit avec des franges bleues et purifient les lépreux avec une eau de source.

La tribu "Shinlong" du Myanmar occidental (Birmanie) qu'on appelle "Kuki-shin" procèderait à la circoncision avec une "pierre taillée", pratiquerait le repos hebdomadaire du shabat, fêterait Kipour et procèderait à l'abattage rituel, vidant l'animal de son sang. Les femmes fument la pipe.

 

Origine et légende tribale

 

Les "Bné Ménashé" sont issus des tribus qui ont été exilées en Assyrie et à Babel. Des membres de ces tribus exilées sont partis en Perse et en Afghanistan, puis suivant la route de la soie, ils sont parvenus en Chine en –231, à travers le Tibet et la Mongolie. Ayant été maltraités par les Chinois, ils se sont alors réfugiés dans des cavernes pendant deux générations, selon la légende tribale. D'où l'origine de leur nom "Shinlong" ou "hommes des cavernes". Jusqu'à la conquête arabe, ils ont réussi à garder les traditions israélites et un rouleau de la Torah en hébreu. Convertis à l'Islam, ils se seraient alors dirigés vers le Siam, en se fixant dans les montagnes du Shin. En 1854, ils sont convertis au christianisme par des missionnaires baptistes. Malgré toutes ces pérégrinations, ils auraient gardé le souvenir de leur ascendance grâce à la tradition orale et on les considère dans la région comme "Lusi", Lu=tribu, si=dix.

 

Les Juifs du Mizoram

 

Il y a une trentaine d'années un missionnaire venant de Manipour et appelé Tanrouma prêcha auprès des Shinlongs le retour à Sion, prédisant leur destruction prochaine s'ils n'abandonnaient pas le christianisme et il les exhorta à retrouver leurs racines juives en Israël. Depuis ce moment de petites synagogues ont été créées localement et les jeunes vont à l'école ORT de Bombay pour se ressourcer dans le judaïsme. Grâce au rabbin Elyahou Avih'ayil qui a créé une organisation à cet effet en 1975, plusieurs centaines de Shinlongs ont réussi à faire la montée vers Israël où ils ont été convertis officiellement et dirigés vers Ashkelon et le Négev. De nombreux Shinlongs et Mizos souhaitent ardemment suivre cette voie du retour, notamment les 6/7 000 qui pratiquent déjà le judaïsme halakhique. Le gouvernement israélien a accepté d'en recevoir 3000 pour le moment. Avec un quota de 100 personnes/an qui a été suspendu il y a 2 ans, 800 sont déjà en Israël dont 250 dans le Goush Katif (Névé Dekalim). Fin mars 2005, rav Shlomo Amar, le grand Rabbin Séfarade, a décidé de reconnaître les Bné Ménashé comme les descendants des anciens Israélites exilés et a envoyé des émissaires en Inde pour les convertir au Judaïsme orthodoxe. Des études génétiques sont en cours au Technion de Haifa. D'après une première étude comparative portant sur des centaines de sujets, il semble que les gènes moyen-orientaux aient été transmis par les femmes.  

Témoignages et sources

 

Encyclopedia Judaica

Jewish Encyclopedia

Jerusalem Post 31/3/05 et Haaretz 01/4/05

Arimasa Kubo, écrivain japonais, remnant@mte.biglobe.ne.jp reprenant les écrits de l'ex-rabbin de Tokyo Rav Marvin Tokayer

Organisation "A'mi-shav" ou "Mon peuple revient" de rav Elyahou Avih'ayil à Jérusalem.

 Organisation Shavei Yitsrael de Michael Freund qui accepte les dons des Chrétiens évangéliques (IFCJ, International Fellowship of Christians and Jews) et qui finance le retour à Sion des tribus perdues.

 

Albert SOUED – 25/03/02 - mis à jour 01/04/05

Voir "Qui sont les pathans?"

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