TRIBUS PERDUES ET RETROUVEES
QUI SONT LES "PATHANS"?
Les "pathans" sont des clans
montagnards formant une tribu afghane à cheval sur trois pays,
l'Afghanistan du Sud et de l'Est, le Pakistan du nord et le
Kashmir occidental indien. La population totale est estimée à
quinze millions d'habitants dont 40% sont en Afghanistan, 40% au
Pakistan et le reste se répartit entre les derniers nomades
d'Asie centrale et le Kashmir. La langue de la tribu est le
"pashtoune". L'activité principale est l'agriculture
et l'élevage. Protégés par des montagnes difficilement
accessibles, les Pathans ont gardé des coutumes ancestrales
particulières. Ce sont de vigoureux guerriers.
D'après les témoignages de nombreux
visiteurs récents des années 1935 à 1990, il semblerait que
les pathans quoique musulmans aient des coutumes particulières
qui les distinguent des autres tribus d'Afghanistan. Ils portent
la barbe et laissent pousser des papillottes. Ils circoncisent
leurs fils à 8 jours (et non à 12 ans comme les autres tribus
musulmanes). Les femmes observent des règles particulières de
pureté calquées sur celles de la Torah, avec immersions dans la
rivière. Les hommes portent des amulettes cubiques portant
une inscription secrète qui commence par "écoute ô
Israël..!". Ils portent un petit "caftan" dont
les 4 coins sont garnis chacun d'une tresse, et lors de la
prière ils se couvrent le haut du corps et la tête d'un grand
châle de 2 à 3 m2, appelé "Joy namaz", avant de se
prosterner par terre. Ils observent le shabat, jour de repos pour
eux car ils ne travaillent pas ni ne cuisinent. La veille, les
femmes ménopausées allument une chandelle qu'elles couvrent
d'un panier, après avoir préparé 12 miches de pain.
Les Pathan ne mangent ni le cheval ni le
chameau, ce qui les distinguent des autres tribus musulmanes. Ils
ne mangent que certains oiseaux dits purs et évitent de
mélanger le lait et la viande.
Leur système légal coutumier, appelé
"Pashtounwali", est inspiré de la Torah qui est
respectée et appelée "Tawrat al Sharif", al sharif
étant Moïse, dont la seule mention du nom provoque la levée
respectueuse des Pathans.
Lors d'un mariage ils dressent un dais et
enfilent des bagues d'alliance. Ils se marient au sein de la
tribu. Ils appliquent la coutume du lévirat. Certains clans
jeûnent à Kipour et pratiquent la coutume du bouc émissaire
qui expie les péchés de l'ensemble du clan.
En cas d'épidémie, les Pathans sacrifient
un agneau et imprègnent les montants des portes d'entrée de son
sang. Un livre sacré est mis sous l'oreiller d'un malade.
L'hexagramme est largement répandu comme
symbole qu'on trouve sur les portes des écoles et des mosquées.
Le candélabre à 8 branches est connu des Pathans ainsi que la
"mézouza" à l'entrée des maisons.
Mais depuis la création de l'état
d'Israël en 1948, les Pathans qui sont musulmans sunnites et qui
se considèrent aussi Bné Israel, ont tendance à prendre leur
distance par rapport au Judaïsme actuel.
Les Pathans conservent des rouleaux de
parchemin couverts d'inscriptions en or rappelant leur
généalogie. Selon une légende tribale, ils descendraient
d'un fils du roi Saül, non mentionné dans la Bible qui aurait
pour nom Jérémie (Yirimyahou). Celui-ci aurait engendré
"Afghanah" (en hébreu ce nom signifie "colère de
celui qui a été diffamé ou offensé") dont les
descendants se sont enfuis vers la cité de Jat (ou Ghour) en
Afghanistan, au moment de l'exil de la tribu d'Israël vaincue
par le roi Assyrien Salmanassar en 722.
II Rois 17/6: "La 9ème
année année du règne d'Osée, le roi d'Assyrie s'empara de
Samarie et exila les Israélites en Assyrie; il les établit à
Halah sur le Habor, fleuve de Gozan, et dans les villes de la
Médie" (Suse ou Perse du Sud est).
Le "Gozan" a été assimilé aussi
bien au Gange, qu'à une ville du Khorassan, Ghazni, au Nord de
l'Afghanistan. Il semblerait que cette ville ait été un refuge
pour des Judéens exilés qui fuyaient le pouvoir inique de
monarques tels que Nabuchodonosor ou de certains exilarques de
Babel ou de Suse.
En 662 la tribu se convertit à l'Islam sous
l'impulsion d'un émissaire arabe Khaled Ibn Walid qui emmena
avec lui en Arabie 76 convertis et 7 chefs claniques, fils
d'Israël, notamment un descendant d'Afghana, nommé Kish (ou
Kaïs), comme preuve de son zèle. Kish devient Ibn Rashid et
répand l'Islam dans toute la région. Il représenterait la 47ème
génération après le roi Saül. Les Talibans se
réclament aujourd'hui de cet homme!
Les clans pathans ont des noms qui
proviendraient de celui des dix tribus perdues: Rabbani/Reouben,
Shinwari/Shiméon, Daftani/Naftali, Gajani/Gad, Afridi/Efrayim,
Ashouri/Asher, Yousouf Zai/Yosef. Les Louwani/Levi forment un
clan guerrier et chamelier issu de la tribu de Benjamin. Le chef
de clan s'appelle "malakh" (roi).
Parmi les 21 tribus afghanes, seuls les
Pathans ont des traits sémitiques, ce qui expliquerait leur
affinité avec les Arabes venus au milieu des années 90 pour les
convertir au wahabisme extrémiste (cf Oussma ben Laden). Les
Anglais qui les ont administrés pendant des décennies les
appelaient "les Juifs"! La langue pashtoune serait
truffée de mots en hébreu, ne serait ce que Kaboul (comme une
pierre brute) ou le lieu-dit "Tora Bora" (il créa la
Torah).
Au Kashmir, les clans portant les noms
tirés de Yosef (Yousoufzai, Yousoufouzi, Yousoufzad) se
réclament aussi des "Bné Yisrael".
Dans le livre appelé "Makhzane al
Afghani" publié pour la première fois en 1635, il est dit
que Afghana petit fils du roi Saül aurait été élevé par le
roi David, puis qu'il aurait appartenu à la cour du roi Salomon.
La famille royale afghane descendrait du dit "Kish"
alias Ibn Rashid, issu de la tribu de Benjamin du Royaume de
Judée, exilée à Babel 150 ans après celle d'Israël.
Au temps d'Alexandre le Grand, les Judéens
ont peuplé la Bactriane qui englobait l'actuel Afghanistan. Leur
influence était telle qu'elle entraîna au début de l'ère
courante la conversion au Judaïsme de la famille royale parthe
d'Adiabène. Après les conversions à l'Islam, le Judaïsme
s'affaiblit mais ne disparut pas, puisqu'une des figures les plus
célèbres de l'époque contemporaine aux "gaonim"
était le Juif afghan Rabbi Hiwwi de Balkh, Balkh étant la
capitale de l'Afghanistan à ce moment. L'historien musulman Al
Tabari rapporte la légende que le prophète Ezéchiel est
enterré à Balkh et que Jérémie s'y est enfui. Il parle de
cette ville comme la "Yahoudyah al Koubra" ou la Grande
Juiverie. Depuis son nom s'est transformée en "Al
Maymana" ou la Prometteuse.
Moïse ibn Ezra parle en 1080 de 40 000
juifs à Ghazni et un musulman rapporte qu'un juif nommé Isaac
était chargé de gérer les mines de plomb de la région.
Al Birouni, un érudit musulman atteste dans
son livre sur l'Inde la présence juive au Kashmir au 11ème
siècle. Benjamin de Tudèle mentionne des communautés
prospères dans ce pays, notamment 80 000 juifs à Ghazni (1170).
Le perse Al Jouzjani mentionne la présence juive à Firoz Koh,
capitale du Ghouristan en 1260, au centre du pays entre Hérat et
Kaboul. On y a découvert 20 tablettes en pierre gravées en
perse et en hébreu. Ibn Hawqal confirme la présence de
communautés juives à Kaboul et à Kandahar avant l'invasion de
Genghis Khan.
Avec les invasions mongoles, le Judaïsme
afghan subit un deuxième séisme et on n'entendit plus parler de
lui jusqu'à l'émigration des Juifs de Méshed (Iran) au 19ème
siècle. Étant menacés d'extermination, ces
"conversos" de l'Islam s'installèrent pour certains à
Hérat. En 1840, il y aurait eu 40 000 Juifs dans 60 communautés
à Kaboul, Hérat, Kandahar, Balkh, Ankoy, Mazar el
Sharif
.Trente ans plus tard des mesures coercitives
musulmanes les obligèrent à repartir vers la Perse et la
Palestine. Au début du 20ème siècle il y aurait eu
8/12 000 Juifs, 5 000 à la création de l'état d'Israël qui y
émigrèrent tous entre 1948 et 1967. Aujourd'hui, il reste 2
Juifs à Kaboul qui semblent s'ignorer bien qu'habitant le même
immeuble, Zebouloun Simantov 42 ans venant du Turkmenistan et
Ish'aq Levin, 70 ans venant de Perse.
Ish'aq Ben Zvi, historien et président
d'Israël en 1952, a publié en 1957 "Les tribus
dispersées" (ed Minuit). Il rapporte les témoignages qui
suivent. Gabriel Baroukhov, un barbier Juif de Boukhara visite
Kaboul en 1935. Abba Kour, juif de Tel Aviv visite Kaboul et
Peshawar dans les années 50, Abraham fils de Benjamin d'Hérat
immigré en 1951, Abraham, fils de Agakhan Hakem, ancien
président de la comunauté d'Hérat, immigré en 1956, Ezékiel
BetsalEl, commerçant de Bombay qui a visité Kaboul et
Péshawar.
Dr Shalva Weil anthropologue israélienne a
monté un exposition au Musée de la Diaspora de Tel Aviv en
1991"Le mythe des dix tribus perdues"; elle avait
visité les tribus afghanes et pakistanaises dans les années 80
et celles du Kashmir dans les années 90 (Jerusalem Report
22/10/01)
Arimasa Kubo, écrivain japonais, remnant@mte.biglobe.ne.jp
Encyclopedia Judaica et Jewish Encyclopedia
Albert
SOUED 24/03/02