Commentaires du Chapitre 1 du Séfer Yétsirah

Chapitre 1 verset 1

Ce verset annonce le projet divin et décrit comment il est mis en exécution. Les trois outils dérivés de la racine samekh/pé/resh (séfer l'écrit, mispar le compté et sipour le raconté) taillent et créent.

Le divin n'est pas figé dans un seul nom. Il porte ici 11 noms qu'on retrouve dans la Torah. Nous y avons recherché la première occurrence. Nous avons placé ces différents noms sur l'Arbre de Vie, pour les faire coïncider avec les dix séfirot, de la manière dont nous avons ressenti cette distribution. Le onzième nom est lié à la séfirah cachée Daa't, séfirah qui remplace dans certains schémas, Kéter. Daa't est une symbiose entre les deux séfirot supérieures, H'okhmah et Binah, Sagesse et Discernement. Cette "construction" donne le tableau joint sur lequel il faut méditer pour pouvoir "décoller".

Sur le plan guématrique, le mot séfer est équivalent à shem, le Nom. Les outils qui servent à tailler les composants ou les fondements de l'univers sont étroitement liés au Nom divin. Les qabalistes considèrent que les mots de la Torah mis bout à bout forment le Nom divin, dans le désordre.

D'un autre côté, la racine s/p/r est l'image d'une transparence, d'une limpidité du Début (noter que la racine S/P/R a donné des sens dans toutes les langues, en français par exemple, espoir, saphir, transparent….).

Deux mots importants sont liés à l'action divine, h'/q/q, tailler et b/r/aleph, créer. Sur le plan sémiologique, h'/q/q est la traversée difficile à travers une fente (qouf, chas d'aiguille) de la loi du divin (h'q ou hoq). C'est comme si D. avait eu du mal à créer le monde, à faire passer une partie de son univers secret, de ce côté ci du mur. B/r/aleph est la création par la sortie, l'engendrement vers l'extérieur (bar) de l'unité aleph. L'image est celle d'un enfantement, et là aussi il y a un passage étroit et difficile de l'intérieur vers l'extérieur.

Comment le silence de l'aleph (al/pé) devient parole? On le verra ci-dessous. D'ores et déjà, en analysant les trois lettres du mot aleph, on s'aperçoit que aleph vient de la gorge, lamed du palais, et pé des lèvres, d'où le cheminement de la voix, qui était silence et qui devient progressivement parole. L'unité devient dualité puis multiplicité par condensation progressive, en devenant plus complexe. Le monde est créé par des lettres, des mots et des phrases, des chants et des histoires, des nombres et des calculs, l'ensemble étant mû par des forces mystérieuses, qui agissent dans l'univers et en nous, et qui émanent du divin. On peut appeler ces forces ou ces influences séfirah ou sefer yah ou s/p/r divin. On a ainsi bouclé la boucle, l'instrument séfer se confondant avec son résultat, la séfirah.

De son côté, ot ou aleph/waw/taw, la lettre équivaut à l'alpha et oméga. "Ot" est ainsi une totalité où il n'y a pas d'espace pour une pensée humaine; comme avec "mofet", on est dans le signe ou le miracle, tous les deux de nature divine. "Ot", la lettre, est avec la séfirah un instrument du divin pour "former" le monde.

Aleph a pour anagramme pé/lamed/aleph, qui a pour sens merveilleux, étonnant, mystérieux, ce terme qualifiant les 32 voies imprégnées de Sagesse, lettre ou attribut divin, qui vont se mettre en branle pour construire l'Arbre de Vie.

Chapitre 1 verset 2

Ce verset analyse les 32 sentiers de la Sagesse, sentier étant "nétiv" dont la valeur guématrique est 462, le double de 231, nombre important pour la suite de nos commentaires; il faut, par conséquent, le garder en mémoire.

Sur le plan sémiologique "nétiv" est aussi bien "la maison de noun" (beyt noun), la connaissance primordiale, que la "différenciation du signe taw" (beyn taw). Ainsi les 32 sentiers nous font entrer d'emblée dans cette Connaissance tant recherchée et qui consiste dans le discernement du signe ou l'étude des symboles, l'analyse des mots et des sens.

Les séfirot sont appelées "bélimah", c'est à dire sans questionnement, sans substance ni essence, une notion tellement abstraite qu'elle devient volontairement multiforme. Les attributs divins ne sont pas le divin. Bélimah ou "sans quoi?" est une précaution contre l'anthropomorphisme potentiellement contenu dans l'analyse des attributs divins. La racine b/l/m se rapporte à ce qui est bridé, empêché de s'épanouir, clos. D'un autre côté, "bélimah" peut se lire "milev yah" ou "du sein du divin", et de cela on s'en doutait!

Faute d'une traduction adéquate, on aurait pu garder les mots en hébreu "Séfirot Bélimah". Étant de culture mathématique, nous avons choisi pour traduire séfirot "les nombres primordiaux", et pour bélimah le sens de contenu, non éclos ou "clos".

On a vu que la lettre est appelée "ot", aleph/waw/taw, qui est aussi le signe. Grâce aux lettres, on embrasse toutes les notions intelligibles. Ces lettres sont appelées "otyot yesod", des lettres de fondement, c'est à dire issues de "sod yod" (yesod=sod yod), du secret de la lettre yod, point ou germe de développement des autres lettres, des mots, des sens et "des cieux et de la terre". En combinant et en permutant ces lettres, on fait acte de création. La notion de golem proviendrait de cette faculté de travail sur les lettres, en la poussant à l'extrême. Car au delà du sens d'être vivant automate, Golem signifie un mouvement d'élévation de la matière, grâce au souffle qu'on lui donne. Mais là, par ce jeu subtil avec les lettres, on arrive à la prétention d'égaler le divin.

Les 22 lettres sont structurées en

D'une manière plus mathématique on peut lier les lettres aux séfirot pour construire un Arbre de Vie. Ainsi par exemple, si on choisit un système avec "n" lettres mères, si n=3, on trace trois horizontales H (n=H). Les verticales qui en découlent sont ici les 7 lettres redoublées, V=3n-2=7. De même, les diagonales sont D=4n=12, soit ici les douze lettres simples, avec un total de lettres de H+V+D= 8n-2, soit ici 22. Les points séfirot sont S=3n+1, soit ici 10!

Voir ci-dessous le schéma avec n=3, que vous pouvez tracer vous-même.

On peut obtenir un Arbre de Vie plus grand avec une valeur plus grande de "n".

Si n=H=5, V=13, D=20, H+V+N=38 et S=16! L'Arbre de vie avec 5 lettres mères a 16 séfirot, 5 sur chaque colonne extrême et 6 sur la colonne du milieu, délimitant 13 sections verticales et 20 diagonales!

Si n est plus petit, si n=H=1, c'est à dire dans un système n'ayant qu'une lettre mère, l'Arbre de vie ne serait plus qu'un losange avec S=4 points séfirot.

 

X

X.................X

X

X..................X

X

X ................X

X

 

Mais ce schéma est théorique en ce sens que la séfirah "yésod" est placé trop haut; sur la verticale du milieu, normalement yésod est en dessous de la ligne netsah'/hod, plus près de la séfirah "malkhout".

Chapitre 1 verset 3

A partir de ce verset jusqu'au bout du chapitre, on glose sur les séfirot. Si on joint les deux mains pour donner une image des séfirot, deux mains jointes en supplication ou en prière, c'est pour montrer que deux des 4 séfirot du milieu peuvent être imaginées à droite, du côté de la miséricorde, et deux autres à gauche, du côté de la rigueur. Lesquelles? Evidemment Kéter et Tifeéret sont considérées comme du côté de la miséricorde, Yésod et Malkhout sont du côté de la rigueur!

Dix ou é'sser (a'yin/shin ou sin/resh) est l'image d'une famille, d'une communauté, d'une tribu unie et cette chaîne d'union permet l'abondance et la richesse.

La circoncision de la langue est l'image d'une purification de la relation orale, de la communication avec l'autre. Rappelons qu'en hébreu "circoncision" et "mot" sont homonymes et ils ont des liens. Circoncire un mot c'est l'articuler, l'interpréter, lui donner un sens aussi. Les mots issus de la langue et du langage créent des concepts qui se perpétuent. Parallèlement, la circoncision de la chair purifie la relation sexuelle et perpétue l'humanité. Le haut de l'Arbre de Vie représenté par Tifeéret, image de l'expression du langage et le bas représenté par Yésod, image de l'engendrement charnel sont unis dans une même alliance, appelée "unique" (yah'id vaut 32!) Celle-ci serait l'alliance d'Abraham, appelée "alliance entre les morceaux", première profession de foi du monothéisme. On peut d'ailleurs déployer les différentes parties de cette alliance sur un Arbre de Vie de 10 entités.

Chapitre 1 verset 4

Le système des "séfirot" est conçu pour éviter d'appréhender D. directement, puisque D. est en dehors de toute conception!

Ce verset allie la droite et la gauche dans un mélange harmonieux de la Sagesse et du Discernement qui donne Daa't, la Connaissance. La Sagesse est globale et suppose un très haut niveau de conscience. Le Discernement sépare pour mieux appréhender, classe et organise. L'ensemble aide à "connaître" l'autre, à pénétrer sa pensée, comme au sens sexuel d'"aimer" (en hébreu c'est le même mot).

Deux verbes interviennent dans ce verset, bah'an t h'aqar: "bet/h'et/noun", examiner avec grâce et miséricorde, avec le cœur; puis "hét/qouf/resh", explorer avec rigueur, avec l'esprit froid de la règle et de la loi, avec la raison. Le verset cherche à unifier les extrêmes pour parvenir à l'équilibre du centre, élever la parole en la rapprochant de sa source (kéter ou daa't), asseoir celui qui "donne forme aux choses" sur son fondement yésod (appelé ici makhon qui est une fondation). Ce verset dessine en fait une croix, image d'une rencontre: axe horizontal sagesse/discernement ou h'ohkmah/binah, axe vertical connaissance/fondement ou daa't/yésod.

Chapitre 1 verset 5

Ce verset attribue aux dix "séfirot" un rôle particulier à chacune, en classant le cosmos en dix profondeurs, selon les trois notions ou concepts espace-temps-éthique (âme): soit les trois dimensions de l'espace dans les deux directions, la dimension du temps dans les deux sens, le bien et le mal. Mais ces attributs n'ont pas de limite, ni de fin, car on peut faire une infinité de classements autour des notions espace-temps-âme.

L'unicité du maître est précisée comme son alliance monothéiste plus haut, le maître qui régit la scène de son lieu d'éternité. Ici le temps éternel du divin est mis en exergue. D'abord son lieu est dit "mao'n" qui suggère le temps (o'n) et non plus "maqom" qui implique l'espace. Puis "a'd" est répété trois fois comme témoignage d'un épanchement continu et éternel d'une source de lumière.

Chapitre 1 verset 6

Contrairement à l'éclair "baraq" qui est brillant, "bazaq" ici est un éclair fugace et diffus, comme une étincelle qui jaillit et qui disparaît aussitôt, comme une flèche qu'on verrait passer pendant une fraction de seconde. La vision qu'on peut avoir des attributs du divin est assimilée à cet éclair "bazaq". Notre pensée ne peut les appréhender que de cette façon, car il s'agit de traces multiformes et les limites de notre cerveau et de notre conscience ne nous permettent pas d'approfondir ces notions, ni même de nous y appesantir.

Cette difficulté de comprendre parfaitement des notions abstraites dont le sens n'a pas de "limite" ( le mot "tekhelet" est l'horizon du firmament, et "qets" est le bord d'un précipice, la limite qu'on coupe) fait en sorte que ces différentes notions dansent dans notre esprit, vont, viennent parfois d'une façon rationnelle, parfois en tourbillonnant, comme dans une tornade (dans "soufah", il y a "sof", la fin par estompement). Quand on désire une chose, on y revient en courant!

"Davar" est la parole rationnelle qui organise. "Maamar" est la parole créatrice qui donne ordre. Nous sommes en quête de ces traces, de ces moyens d'expression du divin, à travers les séfirot. Celles-ci ne sont que des entités subordonnées au trône divin, dont l'image est un vase tiré de l'unité aleph.

Chapitre 1 verset 7

Début et fin sont liés et l'un est contenu dans l'autre, précaution oratoire pour dire que la vérité réside dans l'unité! Qu'est ce qui est la cause et qu'est ce qui est la conséquence? La flamme ou le charbon ardent? Cause et conséquence se confondent quand on parle du maître, l'unité. Et avant? Bien sûr "ayn", rien, mais "ayn sof", l'infini, celui qui n'a pas de fin!

Notons pour l'esprit que la braise "gah'elet" a la même valeur numérique que la vérité, d'où la recherche de vérité sur soi à travers "la course sur un lit de braise" ou le port d'une braise à la main, dans la recherche de la vérité sur l'adultère.

Chapitre 1 verset 8

Pour comprendre les séfirot, il faut commencer par faire le silence en soi, se concentrer, et pour cela, éviter de parler ou de réfléchir pour ne pas se disperser. Ici il faut faire une halte dans les séfirot désignées, Daa't pour le verbe "davar" (cf désert, midbar) et Tifeéret (Beauté) pour la divagation du cœur "harhar" (cf montagne). La méditation sur les séfirot entraîne la découverte d'une vision comparable à celle d'Ezéchiel, c'est à dire qu'on aborde le monde intermédiaire et angélique.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, le processus de la vision est décrit dans mon livre "les symboles des rêves de la Bible" p 35 (ed J. Grancher) : "… en méditant on remplace la carapace édifiée autour de notre ego, par celle d'un feu ardent et désintéressé. Comme le patriarche Isaac, il faut sortir de soi-même, traverser la porte de sa maison, aller vers le puits vivant et s'y regarder comme dans un miroir. Isaac s'est dépouillé de son enveloppe physique, s'est isolé intérieurement afin de pouvoir converser avec lui-même d'abord. Puis progressivement, les différents niveaux de son âme se sont imprégnés des effluves venant d'En-Haut. L'anéantissement du moi correspond au passage de l'être au non-être et s'accompagne d'une peur morbide. On se met à trembler, puis le corps s'alanguit, on perd ses forces et les sens vous lâchent avec la sensation qu'on va mourir. C'est alors que surgit un flux qui agit sur l'âme, la fortifie et l'unifie. Un éclair illumine celui qui médite et il reçoit un message dans une vision. Le patriarche Isaac voit une caravane de chameaux: il a atteint la Sagesse. Il voit sa dulcinée Rébecca: il maîtrise alors la partie féminine, cachée et inconsciente de son être, l'"anima". Ainsi pendant un court instant, son esprit a triomphé de son corps et Isaac a bénéficié d'une grande lucidité…." C'est ainsi qu'on peut atteindre l'unité en soi, sa totalité psychique, en étant en quête du divin.

Il faut un désir ardent pour quitter le monde matériel, ne serait-ce qu'un instant, et retourner vers le monde spirituel. On explique ainsi le sens de "ratso wa shouv": "rats", courir, implique un puissant désir et "shouv", revenir, suppose un retour sur soi et un certain détachement.

Chapitre 1 verset 9

On commence ici un décompte des séfirot. Le souffle divin vivant est l'image de la séfirah Kéter, la couronne d'en Haut. Le souffle ou l'âme "rouah'" est lié au mouvement, au branle, l'air devenant souffle puis vent. "Qol" est le son émis, inarticulé, global, créatif, le verbe de la Sagesse, H'okhmah. "Dibour" est la parole émise et structurée par le Discernement, Binah. Et tout cela est appelé "rouah' haqodesh", l'esprit saint, qu'on peut situer dans la Connaissance, Daa't.

"Baroukh", c'est D. béni intrinsèquement, "Mévorakh" est D. béni par les prières et les actions des hommes.

Le nom divin est inscrit dans les outils de la création s/p/r et leurs formes "séfirot" et lettres. "Shémo" est l'anagramme de "shoum", rien. "Shémo" peut être "rien", si les hommes séparent l'eau du feu, le mém du shin. S'ils les rapprochent, D. est vivant dans les mondes qu'il a créés.

Chapitre 1 verset 10

Souffle du souffle: il s'agit d'un deuxième souffle, d'une réflexion de la lumière incidente dans le miroir du Royaume, Malkhout. Grâce à cet épanchement qui se réfléchit et s'organise, les 22 signes sont "formés" dans la structure vue ci-dessus.

Tout part de l'unité muette aleph qui devient souffle, puis voix, puis parole. Cet aleph contient le germe des signes-lettres, le Yod qui s'épanouit dans la réflexion, au niveau du fondement Yésod. Le Yod de Yésod sort de son secret "sod", pour germer et fleurir, en vingt-deux lettres magnifiques.

Chapitre 1 verset 11

L'eau du souffle se condense en rosée qui fertilise et qui autorise "la formation" des signes-lettres, ordre à partir du désordre. L'écriture hébraïque étant carrée, on va assister au traçage de lignes horizontales et verticales.

Il y a 3 verbes dans ce verset qu'il faut analyser: on a déjà vu "h'/q/q" qui suggère la traversée difficile d'une loi, d'un ordre, à travers une fente, façon de graver un parterre, les fleurs jaillissant d'un sol horizontal et fertilisé. Le deuxième verbe est h'atsav ou "h'/ts/v", qui fait référence à une fente au milieu de deux parties, un taillage vertical sur un mur. Le troisième verbe est sakhakh ou "samekh/khaf/khaf", qui couvre d'un enduit ou qui rend étanche un toit ou un plafond horizontal. Grâce à ces trois verbes, nous avons une description animée du dessin carré des lettres hébraïques.

Mais tout cela est liquide, fluctuant comme de la boue ou de l'argile ou du sable mouvant; il n'y a de résultat tangible que si le fluide se fige, comme une eau en cristaux de neige. D'où l'appel à la référence de Job 37/6, où on crée la terre de la neige et de la poussière. Ici ce sont les signes-lettres qui dansent puis se figent en des mots, concepts etc…

Chapitre 1 verset 12

On "descend" dans le char divin (larédet merkavah), pour pouvoir s'élever dans la pensée (laa'lot mah'ashavah). Contrairement aux traditions extrême orientales dont le but est de rester immobile au Centre, le Judaïsme ne préconise qu'un arrêt momentané sur la voie du milieu et préconise le mouvement pour évoluer sur l'Arbre de Vie. Ce mouvement est provoqué par un léger excès de rigueur ou de miséricorde. Dans le mouvement, il y a toujours un risque de dérapage par l'exagération.

Feu de l'eau: l'excès de miséricorde donne naissance à la rigueur. On peut aussi, par exagération, basculer dans le démoniaque lors de notre vision du monde intermédiaire. L'harmonie entre l'eau et le feu nous permet d'entrevoir le char divin ou son trône "kissé". Ce Lieu ne peut être fondé que sur l'équilibre des trois éléments air/eau/feu. Cette vision est progressive et passe par les différents niveaux angéliques.

Les anges de service appartiennent au monde matériel, les h'ayot haqodesh ou chérubins au monde de la fabrication ou a'ssyah, les ofanim ou Roues au monde de la formation ou yetsirah et les sérafim au monde de la création ou bériah, d'où on aperçoit le char divin.

Chapitre 1 verset 13

Parmi les 12 lettres simples, on distingue trois appartenant au nom divin, yod, hé, waw. Ce sont les trois lettres qui permettent de conjuguer, donc de mettre en mouvement les mots pour faire des phrases.

"Yod" est liée à la Sagesse et à la miséricorde, "hé" est liée au Discernement et à la rigueur, "waw" est au centre et représente, à travers Tifeéret, les six séfirot inférieures qui manquaient à notre construction. En combinant les trois lettres, on obtient six positions qu'on assimile aux six directions de l'espace, et aux séfirot H'essed-Gvourah, Netsah'-Hod, Tifeéret-Yésod. Kéter et Malkout représenteraient alors le souffle divin créateur et son écho, le souffle du souffle; les éléments eau et feu seraient déclinés par H'okhmah et Binah. La signature du divin est dans cette construction de l'Arbre de Vie. Dans ce schéma, le temps serait au dessus de Kéter, dans "ayn", et au-dessous de Malkhout dans le monde matériel, dans "any". Le bien serait dans le verso de l'Arbre, et le mal ne serait que l'envers du décor.

Chapitre 1 verset 14

Ce verset est une récapitulation de la construction de l'Arbre, à partir des 4 éléments souffle divin vivant (éther), souffle du souffle (air), eau, feu et des six directions de l'espace, représentant les six séfirot inférieures.

 

L'Arbre de Vie et les noms divins

 

 

KETER

Marom wékadosh

Valeur 702 ou shabat

Source: Isaïe 57/15 "tirade sur les justes et les méchants"

 

BINAH

Ram wénassé

Valeur 597

Source: Isaïe 6/1"le trône kissé est le siège du divin"

(DAA'T)

Shokhen A'd

Valeur 450= kotel, shéfaa'

Source: Isaïe 57/15 "tirade sur les justes et les méchants"

H'OKHMAH

Wé kadosh shémo

Valeur 762

Source: Isaïe 57/15 "tirade sur les justes et les méchants"

GVOURAH

Yah

Valeur 15 ou h'ibah

Source: Exode 15/2 "chant de la mer des Joncs et guerre avec Pharaon"

 

H'ESSED

Rah'oum wéh'anoun

Valeur 375 ou Kavshan

Source: Exode 34/6 "don de la Torah, nouvelles tables"

 

TIFEERET

Elohé Yitsrael

Valeur 587

Source Genèse 33/20 "séparation des chemins de Jacob et d'Esaü"

 

HOD

Elohim h'ayim

Valeur 154 ou maa'mad

Source: 1Samuel 17/26 "David s'oppose à Goliat qui insulte le D.vivant"

 

NETSAH'

Adonay Tsévaot (Yhwh)

Valeur 525 ou yérishah

Source: 1Samuel 1/3 "naissance de Samuel 1er juge"

 

YéSOD

El Shaday

Valeur 345 ou hashem

Source: Genèse 17/1"alliance de la circoncision"

 
 

MALKHOUT

Wémelekh O'lam

Valeur 242 ou habékhirah

Source: Jérémie 10/10 "D. est vérité universelle"

 

 

Albert Soued – décembre 2000

Suite: commentaires du chapitre 2