INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR

 

Boaz & Ruth selon le Zohar

 

Le Zohar profite de ces 2 personnages pour traiter des problèmes d'assimilation avec des nations étrangères, de conversion, de transmission et de lévirat.

A maintes reprises, il insiste sur la nécessité de ne pas dénoncer l'alliance de chair, de garder sa pureté dans la relation sexuelle, en ne forniquant pas avec des idolâtres ou en dehors des règles établies.

En quittant Sdom, pourtant Lot a couché avec ses 2 filles. Là le Zohar établit un parallèle entre Lot et Boaz et entre cet acte et le lévirat. En effet, au terme d'un séisme violent, la terre a perdu ses habitants. Il fallait donc faire revivre l'humanité avec les Justes rescapés. Et D. lui-même a veillé au dessus de la relation de Lot avec son aînée, qui a enfanté aussitôt. Comme dans ce cas particulier, dans des circonstances extrêmes, D. tolère l'inceste pour transmettre et perpétuer, et le lévirat a les mêmes buts. Mais ceci n'est pas le cas de la relation de Lot avec sa cadette, à laquelle le SbS était absent. La similitude du lévirat de Boaz et de l'inceste de Lot, c'est que tous les deux mènent à David et au Messie.

 

De même un parallèle est établi par le Zohar entre les fils de Juda et ceux d'Elimelekh, époux de Naomi. Ils sont tous morts sans avoir de descendance, sans pouvoir transmettre. Aussi bien Tamar que Ruth ont forcé le destin, chacune à sa manière et elles ont réalisé le lévirat, nécessaire pour la continuité du peuple hébreu.

Parfois le destin se réalise à travers un regard, et celui de Ruth était limpide, ce qui a ému Boaz et l'a incité à agir. Il a valorisé cette Moabite qui, grâce à son regard, a fait que la 1ère récolte de grain, après la sécheresse et la famine, fut si abondante. De même, le regard de Ruth a permis la réalisation de la lignée de David et la construction du Temple.

Madian, Moab et Ammon ont refusé l'entrée de leur territoire aux exilés hébreux, mais l'Eternel a fait surseoir à la réaction de représailles, afin d'obtenir d'abord de chaque tribu son dû qui va permette au peuple d'Israël d'avancer et de s'épanouir. D'abord Madian qui a donné Tsipora à Moïse, et c'est Gideon qui a puni Madian; ensuite Moab qui a donné Ruth à Boaz et c'est David qui a puni Moab; enfin Ammon a donné Naamah qui a conduit à Salomon…

 

La leçon est que le SbS sévit contre ceux qui font du mal à Israël et se venge d'eux, mais si quelque chose de bon peut en sortir, il prend patience jusqu'à cet accomplissement et ensuite il procède à la punition. Le Sbs n'est pas favorable à l'assimilation du Juif par la relation sexuelle avec les "autres nations", sauf s'il y a une vraie conversion dans un but louable, procréer, élever et éduquer dans la tradition des pères et des grands pères.

 

 

Genèse 17/24: "Or, Abraham était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, lorsque fut retranchée la chair de son excroissance".

 

A la nuit tombée, notre hôte réunit tous les compagnons pour une étude nocturne de la Torah qui dura jusqu'au petit jour et personne ne dormit. L'hôte nous demanda si chacun de nous pouvait faire un exposé.

L'un des invités discourut sur le verset de la Genèse 44/4: "Joseph dit à ses frères: "Approchez-vous de moi, je vous prie." Et ils s'approchèrent. II reprit: "Je suis Joseph, votre frère que vous avez vendu pour l'Égypte"

Il dit: comment se fait-il que Joseph leur dit de se rapprocher de lui, alors que ses frères étaient déjà proches ? En fait, devant sa révélation, ses frères étaient tellement abasourdis qu'ils eurent un mouvement de recul devant ce personnage important; et Joseph fut amené à leur demander de se rapprocher, pour leur expliquer ses origines et son ascendance; et il leur montra la marque de l'alliance, en leur disant : "je suis parvenu au stade où je suis, grâce à ce signe que j'ai gardé intact".

La leçon est donc: quiconque garde intact le signe de l'alliance est amené à s'élever.

Un autre exemple est celui de Boaz qui dit à Ruth, dans Ruth 3/13: "Passe donc la nuit ici; demain matin, s'il consent à t'épouser, c'est bien, qu'il le fasse! Mais s'il s'y refuse, c'est moi qui t'épouserai, par le Dieu vivant! Reste couchée jusqu'au matin"

Par cette adjuration, il exorcisa sa passion et garda intacte l'alliance, devenant l'ancêtre de la plus grande lignée de rois qui mènera jusqu'au Messie, dont le nom est lié à celui de D.

(Zohar I/93b)

 

Genèse 19/33: "Elles firent boire du vin à leur père (Lot) cette même nuit; la fille aînée vint partager sa couche et il ne la reconnut point lorsqu'elle se coucha ni lorsqu'elle se leva"

 

Ce texte est répété un peu plus loin, au verset 35 "Elles firent boire, cette nuit encore du vin à leur père; la cadette se leva, vint à ses côtés et il ne la reconnut point lors de son coucher et de son lever", le 1er mentionne l'aînée, le 2ème la cadette des filles de Lot. Dans le verset 33, "béqoumah" est écrit avec "un waw", ce qui a comme sens que le divin accompagnait l'acte qui doit mener au Messie (waw est une liaison); alors que dans le verset 35, qui concerne la plus jeune, nous avons une simple ponctuation, marquant l'absence du Saint Béni soit-il.

Rabbi Shiméon dit: l'expression "il ne la reconnut point" signifie que Lot ne savait pas que le SbS projetait une descendance aussi prestigieuse. On retrouve l'expression "lorsqu'elle se leva" dans Ruth 3/14: "Elle demeura étendue au bas de sa couche jusqu'au lendemain matin; puis elle se releva avant l'heure où on peut se reconnaître les uns les autres "Car, disait-il, il ne faut pas qu'on sache que cette femme a pénétré dans l'aire."

La fille aînée de Lot a vu son destin se préciser à ce moment là, lorsque Boaz a élevé le nom d'un mort (par un substitut au lévirat).

Rappelons la retenue d'Abraham ne demandant pas la grâce pour Lot à Sodome, quand D. lui annonça la prochaine destruction de la ville. Car en fait Lot n'était pas visé.

(Zohar I/110b-111a)

 

Genèse 38/19: "Elle (Tamar) se leva et partit; elle quitta son voile et reprit les vêtements de son veuvage"

 

Tamar était la fille d'un prêtre et elle ne pouvait pas commettre un inceste avec son beau-père, car elle était chaste et modeste. Elle était vertueuse et ne s'était jamais prostituée. Elle désirait simplement agir en toute sincérité et foi envers un homme décédé sans descendance et matérialiser le lévirat. Elle était mue par la foi en D. qui l'accompagna dans son acte et elle conçut d'ailleurs aussitôt.

On peut se poser la question, pourquoi avoir choisi Tamar et non une autre femme pour la lignée de David et du Messie ? Deux femmes ont été choisies, Tamar et Ruth qui ont en commun d'avoir perdu leur 1er mari, d'avoir suivi la même voie pour le remplacer, d'avoir agi avec piété, courage et détermination pour accomplir un devoir à l'égard d'un mort. Il est écrit dans Ecclésiaste 4/2: "Et j'estime plus heureux les morts, qui ont fini leur carrière, que les vivants qui ont prolongé leur existence jusqu'à présent…". Vivants, les maris n'avaient aucun mérite, mais morts, ils furent utiles à quelque chose.

(Zohar I/188a-b)

 

Exode 37/1: "Beçalel exécuta l'arche en bois de chittîm. Elle avait deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de haut"

 

Rabbi Yéhouda commença à discourir sur le verset Ruth 2/9: "Aie les yeux fixés sur le champ qu'elles moissonneront et marche à leur suite; j'ai bien recommandé aux jeunes gens de ne pas te molester; si tu as soif, va où sont les vases et bois de ce que les jeunes gens auront puisé" , en disant que ce verset soulevait un problème qui n'était pas apparent.

Rabbi Yisth'aq l'interrompt: n'y a t-il pas dans la Torah d'autres versets qui semblent inutiles, avec un sens non apparent, ou qu'on ne comprend pas, cachant le sens profond d'une doctrine ésotérique ?

Rabbi Yéhouda poursuit: celui qui n'approfondit pas le sens de ce verset est comme un homme qui regarde un plat sans le goûter. En fait ce verset a un sens caché et il a été inspiré par le divin. Voici une explication: Boaz, Juge en Israël, vit la modestie d'une femme juste, car il vit qu'elle ne promenait pas son regard ni à gauche ni à droite, mais droit devant elle, sans aucune trace d'impudence, un regard plein de douceur et de bienveillance. Boaz loua ses yeux; car il y a des regards qui gâchent tout, mais là il vit que les yeux de Ruth portaient une flamme divine qui faisait prospérer le champ où elle glanait, une véritable bénédiction pour la moisson.

On peut interpréter ce verset autrement: sous l'inspiration divine, Boaz vit que des rois et des chefs seraient issus d'elle, des gens qui seront appelés les "yeux" du peuple, comme dans Nombres 15/24: "si c'est par les yeux de la communauté qu'a eu lieu cette erreur, la communauté entière offrira un jeune taureau comme holocauste, en odeur agréable à l'Éternel, avec son oblation et sa libation selon la règle; plus un bouc, comme expiatoire".

Les membres du corps humain suivent les yeux qui leur donnent des ordres, comme le peuple suit ceux des membres du Sanhedrin, qui sont les chefs et les rois. C'est pourquoi Boaz a parlé des "yeux dirigés vers le champ", le champ étant Sion et Jérusalem comme dans Micah 3/12: "Eh bien! A cause de vous Sion sera labouré comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de ruines, et la montagne du temple une hauteur boisée" et Genèse 27/27: "II s'approcha et l'embrassa. Isaac aspira l'odeur de ses vêtements; il le bénit et dit: "Voyez! Le parfum de mon fils est comme le parfum d'une terre favorisée du Seigneur".

Les "yeux" sont ainsi les rois qui seront issus de Ruth, regardant avec concentration Sion et Jérusalem. Boaz poursuit avec l'expression "qu'elles moissonneront", c'est à dire que les peuples de la terre moissonneront la loi et la lumière de l'Ecriture, car Isaïe 2/3: " Et nombre de peuples iront en disant: "Or çà, gravissons la montagne de l'Eternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiers, car c'est de Sion que sort la doctrine et de Jérusalem la parole du Seigneur."

L'expression suivante de Boaz est "et marche à leur suite": les peuples devront suivre ta conduite vertueuse. Puis:

"j'ai bien recommandé aux jeunes gens de ne pas te molester;": les femmes étant aisément influençables;

"si tu as soif": si tu conçois un désir de t'attacher à un homme pour procréer;

"va où sont les vases et bois de ce que les jeunes gens auront puisé": va vers des Justes que l'humanité plus tard offrira au Messie, comme dans Isaïe 52/11: "Eloignez-vous, éloignez-vous, quittez ces lieux! Ne touchez à rien d'impur! Sortez de son enceinte (mitokha h'barou); purifiez-vous, vous (les Justes) qui portez les armes de l'Eternel! (noss-ay kelim adonay)"

Boaz demande à Ruth de s'attacher à ce type de vases et d'y puiser de quoi étancher sa soif d'amour, des jeunes gens attachés à la Torah, même s'ils sont fragiles ou brisés.

 

Rabbi Yossi reprit l'étude et commença à discourir sur Ruth 3/7: "Boaz mangea et but et fut d'humeur joyeuse; puis il alla se coucher au pied du monceau de blé. Et Ruth se glissa furtivement, découvrit le bas de sa couche et s'y étendit"

Boaz était joyeux, car il venait de bénir la nourriture (birkat hamazone) comme dans Psaume 27/8: " En ton nom mon cœur dit: "Recherchez ma face!" c’est ta face que je recherche, ô Seigneur!" et 73/26: " Ma chair peut se dissoudre ainsi que mon cœur, Dieu sera à jamais le rocher de mon cœur et mon partage"

Pourquoi la bénédiction? Parce que la nourriture est difficile à obtenir et la bénir bénéficie au Haut comme au Bas. Et le monde à venir appartient à ceux qui prononcent cette bénédiction avec joie et dévotion.

"puis il alla se coucher au pied du monceau de blé": on rapproche cette expression de celle du Cantique des Cantiques 7/3: "Ton giron est comme une coupe arrondie, pleine d'un breuvage parfumé; ton corps est comme une meule de froment (hi'thim), bordée de roses"

Heureux est l'homme qui suit les recommandations du Seigneur et connaît leur sens profond, car il n'y aucun précepte de la Torah qui ne contienne un enseignement secret et qui ne resplendisse d'une radieuse lumière. Mais les fils de l'homme n'y font guère attention. Heureux les Justes qui sont assidus dans l'étude de la Torah, dans ce monde-ci et dans le monde à venir.

(Zohar II/218a)

 

Nombres 22/4: "Et Moab dit aux anciens de Madian: "Bientôt cette multitude aura fourragé tous nos alentours, comme le bœuf fourrage l'herbe des champs!" Or, Balak, fils de Cippor, régnait sur Moab, à cette époque"

 

Les Compagnons étaient réunis pour commenter la Torah, Rabbi Eléazar et Rabbi Abba, Rabbi Hiya et Rabbi Yossi et d'autres. Ils disaient: il est écrit dans Deutéronome 2/9: " Et l'Éternel me dit: "Ne moleste pas Moab et n'engage pas de combat avec lui: je ne te laisserai rien conquérir de son territoire, car c'est aux enfants de Loth que j'ai donné Ar en héritage".

Moab et Ammon ont été épargnés grâce au mérite de Ruth et Naamah, qui en sont issues. Mais Tsiporah, la femme de Moïse vient de Midian et Yitro et ses fils, personnes de grande vertu, sont issus de Midian et Moïse a vécu à Midian, alors Midian, par simple justice, n'aurait-elle pas dû être épargnée aussi ? Elle le mérite plus que Moab et Ammon.

Rabbi Shiméon répondit: Un figuier dont les fruits n'ont pas encore été cueillis n'est pas identique à un figuier qui a déjà donné.

Rabbi Eléazar dit: Même si les figues ont été ramassées, le mérite ne revient-il pas à l'arbre ?

Rabbi Shiméon répondit: si un homme n'a pas encore cueilli les figues de l'arbre, il le surveille et le soigne dans l'attente des fruits à venir; mais une fois que les figues sont dans son panier, il ne fait plus attention à lui. Ainsi D. protège Moab, qui n'a pas encore fructifié, mais pas Midian, qui a déjà donné, et ceci en dépit du fait que Moab ait pris les devants, comme annoncé dans le verset en titre.

(Zohar III/188a)

….

Après le repas, ils s'attardèrent à table et le jeune homme commenta une fois de plus le verset " Et Moab dit aux anciens de Madian:…" ; en fait il ne dit pas "les anciens de Moab", mais simplement Moab, le plus jeune prit conseil auprès des plus anciens.

Quel conseil lui donnèrent-ils ? Celui qui est issu de leur souffrance, car ils ont dit à Moab: nous avons cultivé chez nous une malédiction, leur chef Moïse, par le biais d'un certain prêtre de chez nous – Yitro -- qui l'a hébergé chez lui, lui a donné sa fille; puis il lui a donné de l'argent pour descendre en Egypte et détruire le pays; il est parti là bas avec toute sa famille. Si nous pouvons éliminer ce chef, tout son peuple le sera aussitôt.

Tous les plans néfastes de Péor sont le fait de Midian. Sur ses conseils, ils ont embauché Bilaa'm, mais ayant vu qu'il n'était pas à la hauteur, ils ont adopté un autre plan et ont prostitué leurs filles et leurs femmes, encore plus que Moab. Ils ont même envisagé que leur prince prostitue sa fille, cherchant ainsi à saisir Moïse dans leur filet. Ils ont donné à cette fille toutes sortes de tours de magie pour le piéger, mais "D. a renversé le sort"- Leurs devins ont vu en effet que Moïse était piégé, mais ils n'avaient pas bien compris leur vision. En fait, ils avaient précisé à la fille de ne s'unir qu'à Moïse, évitant tout autre homme. Comme elle ne le connaissait pas, ils lui ont dit de se joindre à l'homme devant qui tous les autres se lèvent. Quand Zimri, fils de Salou vint, 59 000 personnes de la tribu de Shiméon se levèrent devant lui. Ayant cru que c'était Moïse, la fille rejoignit Zimri. On connaît la suite. Voilà comment Midian fut puni.

D. dit à Moïse dans Nombres 31/2: "Exerce sur les Midianites la vengeance due aux enfants d'Israël; après quoi tu seras réuni à tes pères."

Comme pour dire, pour toi, je laisse Moab tranquille jusqu'à ce que les 2 perles aient été issues de lui. David fils de Jessé punira Moab et lavera le pot de "merde" de Péor, comme il est dit dans Psaume 60/10: "Moab est le bassin où je me lave; sur Edom, " je jette ma sandale. Chante donc victoire contre moi, pays des Philistins !"-

Les gens de Moab n'ont pas cessé de pécher par méchanceté. Une génération plus tard, quand ils virent que Josué et les anciens faiseurs des miracles étaient morts, ils se sont dits qu'ils avaient alors une chance de venir à bout de ce peuple et ils ont alors rejoint Amaleq.

Juges 6/2-3: "Accablés par la supériorité de Midian, les Israélites, pour y échapper, utilisèrent les creux des montagnes, les souterrains et les châteaux forts. Or, quand Israël avait fait les semailles, Midian accourait avec Amaleq et les peuplades orientales, et venait l’attaquer."

L'injonction de ne pas toucher Moab a été faite à Moïse et à aucun autre, comme David par exemple, dans Deutéronome 2/9: " Et l'Éternel me dit: "Ne moleste pas Moab et n'engage pas de combat avec lui: je ne te laisserai rien conquérir de son territoire, car c'est aux enfants de Loth que j'ai donné Ar en héritage".

En fait les anciens qui ont survécu à Josué avaient aussi une interdiction de sévir contre Moab, car ils étaient membres du Bet Din de Moïse et les deux précieuses perles n'étaient pas encore nées. Ruth est née au temps des Juges, fille d'Eglon, roi de Moab, et quand Eglon a été tué par Ehoud, ils ont choisi un autre roi et un tuteur fut nommé pour Ruth. Quand Elimelekh s'installa dans les parages, Ruth épousa son fils Makhlon , mais ne se convertit pas à ce moment là; elle apprit comment cuisiner cacher, de même que toutes les règles d'usage. Ruth ne se convertit qu'avec Naomi, plus tard.

Naamah quant à elle naquit au temps de David, c'était une des filles d'Ammon, de laquelle naîtra le successeur du roi Salomon.

Alors l'esprit saint couvrit David lui disant "J'ai mesuré toute la terre et j'ai jeté des sorts,  et Israël est le lot de ton héritage, et je me souviens que Moab a sévi contre ce peuple"- David comprit qu'il était temps de détruire cette tribu et ce qui en restait. Midian avait été détruite par Gidéon. Ainsi rien n'est resté de la semence de ceux qui ont nui à Israël, par un moyen ou un autre.

La leçon est que D. sévit contre ceux qui font du mal à Israël et se venge d'eux, mais si quelque chose de bon peut en sortir, il prend patience jusqu'à cet accomplissement, et alors il procède à la punition.

(Zohar III/189b-190a-b)

 

Nombres 22/6: "Viens donc, je te prie, et maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi: peut-être parviendrai-je à le vaincre et le repousserai-je du pays. Car, je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit" (Balak à Bilaa'm)

 

Dans quelle bataille a-t-il pu mesurer leur puissance pour dire cela ? En fait, il avait une vision des choses et il vit le roi David, descendant de Ruth, la Moabite, aussi puissant qu'un lion, menant plusieurs batailles et faisant la conquête de Moab et l'assujettissant.

Ayant perçu la puissance d'un roi provenant de Moab, il s'est dit qu'il pourrait intervenir pour diminuer cette puissance, avant qu'il ne naisse, pour éviter la défaite de sa nation. Il fit ainsi appel à Bilaa'm.

 (Zohar III/198a-b)

 

Deutéronome 5/1: "Moïse fit appel à tout Israël, et leur dit: "Ecoute, Israël, les lois et les statuts que je vous fais entendre aujourd'hui; étudiez-les et appliquez-vous à les suivre."

En cours de route Rabbi Abba dit: quel est le sens du verset de Jérémie 2/13: "Car il est double, le méfait commis par mon peuple: ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne peuvent retenir les eaux."- Cela concerne celui qui a une "fausse marque sainte". Comment ? Lorsqu'il entre dans un domaine étranger appelé "citerne brisée", nom des peuples idolâtres, alors que le SbS est une fontaine d'eaux vives.

On a vu que le flux supérieur éternel arrose le Jardin, vivifiant tout lieu jusqu'à parvenir à la "fontaine d'eaux vives", source de toute vie en Haut comme en Bas.

Mais l'Autre Côté ne reçoit pas le Flux, car il abrite les autres peuples, les "citernes brisées" ne peuvant contenir aucune eau.

Celui qui parvient à garder intacte "la marque de sainteté" contribue à la pérennité du Flux, comme il est écrit dans Isaïe 58/11: " Et constamment l'Eternel te guidera, il prodiguera à ton âme des jouissances pures, et fortifiera tes membres; et tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source jaillissante, dont les eaux ne causent aucune déception"

Malheur à celui dont la marque sainte est fausse, car il écarte toute bénédiction du Puits et son châtiment l'attend.

Deutéronome 22/18-19: " Alors, les anciens de cette même ville se saisiront de l'homme et le châtieront; 19 et ils le condamneront à payer cent sicles d'argent, qu'ils remettront au père de la jeune femme, parce qu'il a émis un bruit calomnieux sur une vierge d'Israël; de plus, elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie"

Celui qui porte une fausse accusation contre sa 1ère femme et salit son nom est comme quelqu'un qui souille le monde d'en Haut. Une vierge hérite de 7 bénédictions, mais pas une femme qui se remarie, néanmoins, elle hérite des bénédictions reçues par Boaz et Ruth.

(Zohar III/266a-b)

 

 

Albert Soued

le 10 juin 2013

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