Datant des années 80, les dix réflexions qui suivent et que nous avons individualisées sont à l'origine d'un décodage particulier et inédit du Cantique des Cantiques du roi Salomon
LA CHAÎNE ET LA TRAME
Le tisserand et le tissu
La Torah peut être comparée à un tissu constitué de fils de chaîne et de fils de trame: l'opération de tissage est alors comme la construction par le Créateur de l'espace et du temps, à l'image du tisserand qui met en oeuvre des fils dans le bâti d'un métier (espace), à l'aide d'une navette (temps). Les fils de chaîne et de trame sont les signes-lettres. Le tissu est constitué de mots, de phrases et de chapitres ayant une texture et des couleurs particulières. Le tissu a également deux faces une face douce et agréable, l'autre rugueuse et agressive.
D'après la Qabalah, la Torah est un tissu constitué du nom divin. Si les lettres de la Torah avaient été données dans leur ordre véritable, celui qui les lirait pourrait réveiller les morts et faire des miracles. Par conséquent l'ordre véritable des lettres dans la Torah a été caché et n'est connu que du Créateur. De même, l'Ecriture aurait perdu la moitié de ses lettres qui se seraient envolées à la suite des diverses transgressions de l'homme. Constituée du grand nom divin caché dans un agencement particulier, comme un habit coupé à la mesure de l'homme (malboush), la Torah contient une énergie divine et les lois de la création, sous forme de signes. Toutes les exégèses, interprétations ou décodages conservant la trame du tissu, c'est à dire les lettres ou un assemblage de lettres ou leurs équivalents numériques sont des agencements particuliers du nom divin caché. Mais une manipulation non inspirée ou inadéquate de ces lettres peut déclencher le mal et engendrer la ruine.
De ce fait, la Torah peut avoir une infinité de sens, selon l'espace, le temps ou celui qui la scrute ou la contemple. Dans les temps messianiques, lorsque toute l'humanité sera capable de "lire" l'Ecriture, les signes retrouveront leur place originelle et les signes perdus et invisibles apparaîtront pour reconstituer la Torah primordiale.
Qu'est-ce qu'un chant de signes ?
D'après la Tradition, les lettres hébraïques ont présidé à la Création de l'Univers. L'assemblage des lettres entre elles donne des mots qu'on peut animer par le souffle du verbe. Avec le verbe, on peut créer. Le verbe fait vivre et vibrer le signe. Quand il y a mélodie et harmonie, on obtient un chant de signes. La Bible, et en particulier le Cantique des Cantiques, sont des "chants de signes".
On sait aussi que les secrets de la Torah sont révélés à ceux qui scrutent ou contemplent le texte par l'analyse combinatoire des lettres (h'okhmat ha tsérouf).
Ainsi en reprenant l'exemple du Cantique des Cantiques, celui-ci apparaît comme un superbe chant d'amour entre un homme et une femme. Mais la Tradition nous enseigne que le sens allégorique est un chant d'amour entre l'Eternel et la Communauté d'Israël et que le sens mystique et caché concerne le Temple d'En Haut.
Albert SOUED - 1985
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