La peur et la crainte selon le Zohar-2

 

Genèse 28/16-17: " Jacob, s'étant réveillé, s'écria: "Assurément, l'Éternel est présent en ce lieu et moi je l'ignorais. Et, saisi de crainte (wayirah), il ajouta: "Que ce lieu est redoutable (ma nora)! Ceci n'est autre que la maison du Seigneur et c'est ici la Porte du Ciel (shaa'r hashamayim)"

 

Comment aurait-il pu savoir que l'Eternel était là ? En vérité il voulait dire la même chose que Shaoul dans 1Samuel 13/12: " je me suis dit: Les Philistins vont tomber sur moi à Ghilgal, et je n'ai pas encore imploré l'assistance du Seigneur… Alors j'ai pris sur moi d'offrir l'holocauste"

En fait il voulait dire qu'il ne connaissait pas l'attribut "Shékhinah-anokhi", qu'il eut une vision, sans avoir atteint un niveau de connaissance suffisant, ni être entré sous les ailes de la Shékhinah, ni avoir atteint la perfection. De même, Rébecca dit dans Genèse 25/22: "Comme les enfants s'entre-poussaient dans son sein (wayitrossessou habanim béqirbah), elle dit "Si cela est ainsi, à quoi suis-je destinée ?" (Im ken lama zéh anokhi) Et elle alla consulter le Seigneur (watélekh lidrosh hashem)", car elle voyait tous les jours la splendeur de la Shékhinah.

Quand elle sentit les douleurs de la délivrance, elle s'enquit auprès du Seigneur, allant d'attribut en attribut, depuis la "Shékhinah" vers le tétragramme yod/hé/waw/hé.

Après sa vision, Jacob dit: aurais-je vu tout cela sans connaître "anokhi" ? Car il était célibataire et les ailes de la Shékhinah ne l'avait pas encore couvert (le khaf protecteur de anokhi dont l'image est le dais nuptial).

Le Lieu (Hamaqom) redoutable a un double sens: d'abord celui indiqué dans le verset précédent – c'est-à-dire le Mont Moryah, entre Beer Shewaa et H'aran – puis, c'est la le lieu de la marque de l'alliance sainte (phallus), qui ne doit pas rester inactive. Ces 2 sens sont les deux aspects d'une même idée représentée par l'attribut yésod ou fondement de l'arbre séfirotique, au-dessus de Malkhout-lShékhinah.

Alors Jacob dit qu'il s'agissait de la maison du Seigneur qui ne doit pas rester oisive, l'alliance n'étant pas un acte isolé. Il s'agit d'un lieu/signe divin pour promouvoir la fécondité et recevoir la bénédiction de tous les organes du corps. C'est la Porte du Ciel, ou encore celle du Corps, par où passent les bénédictions venant d'en Haut, allant vers la Bas. Porte du Ciel en Haut, maison de D. en Bas. C'est pourquoi Jacob était effrayé. Mais les hommes ne font pas attention à l'importance de ces signes et à la nécessité d'être parfait, c'est-à-dire faire l'amour et engendrer.

(Zohar I/150a-b)

 

Exode 3/2: "Un ange du Seigneur lui apparut dans un jet de flamme, au milieu d'un buisson. Il remarqua que le buisson était en feu et cependant il ne se consumait point"

 

Pourquoi cet ange du Seigneur apparut à Moïse, mais pas aux autres prophètes ?

Rabbi Yéhouda dit: Moïse était différent, le feu n'avait aucun pouvoir sur lui, comme il est dit dans Exode 20/17: "Le peuple resta éloigné, tandis que Moïse s'approcha de la brume (a'rafel) où était le Seigneur"

Rabbi Abba dit: cette bizarrerie de Moïse doit être expliquée, selon la grande sagesse ésotérique. En fait Moïse a été tiré de l'eau, Exode 2/10: "L'enfant devenu grand, elle le remit à la fille de Pharaon et il devint son fils; elle lui donna le nom de Moïse, disant: "Parce que je l'ai retiré des eaux", c'est-à-dire de l'attribut de la miséricorde ou la grâce, et celui qui est tiré de l'eau n'a aucune peur du feu (celui qui est élevé dans la grâce n'a plus peur de la rigueur). Par ailleurs, nous avons appris qu'au lieu où a été formé Moïse, personne n'y a été formé.

Rabbi Yoh'anan dit: les 10 niveaux de la sagesse étaient familiers à Moïse (attributs divins ou séfirot), comme il est dit dans Nombres 12/7: " Mais non: Moïse est mon serviteur; de toute ma maison c'est le plus dévoué"

(Zohar II/21b-22a)

 

Exode 6/12: "Mais Moïse s'exprima ainsi devant l'Éternel: "Quoi! Les enfants d'Israël ne m'ont pas écouté et Pharaon m'écouterait, moi dont la parole est embarrassée !"

 

La Voix continua ainsi: et j'ai établi une alliance avec eux, précisant que l'Alliance était unie avec le féminin. Celui qui a le privilège d'être membre de cette Alliance hérite de la terre, comme il est dit "J'ai établi une alliance avec eux pour leur donner la terre de Canaaan"- (la shékhinah, immanence divine, a comme image la terre)

Rabbi Shiméo'n dit: il est écrit dans Job 19/29: "eh bien, ayez peur du glaive, car l'emportement dont vous faites preuve est un crime passible du glaive! Ainsi vous apprendrez qu'il y a une justice" – Le glaive est celui qu'on trouve dans Lévitique 26/25: "Je ferai surgir contre vous le glaive, vengeur des droits de l'Alliance (neqam berit), et vous vous replierez dans vos villes; puis, j'enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci de l'ennemi"- C'est la punition qui attend celui qui annule le signe de l'Alliance (par des actes sexuels illicites ou pervers), et aussi l'union dont il est le symbole (par le célibat). Mais celui qui remet l'Alliance à sa place et garde sa pureté, devient un canal de bénédiction pour les 2 mondes, c'est pourquoi il est dit "ayez peur du glaive", car si ce commandement ne réveille pas la crainte chez l'individu, aucun autre ne le pourra.

(Zohar II/26a)

 

Exode 14/10: " Comme Pharaon approchait (hiqriv), les enfants d'Israël levèrent les yeux et voici que l'Égyptien était à leur poursuite; remplis d'effroi, les Israélites jetèrent des cris vers l'Éternel"

 

Rabbi Yossi dit: on doit préciser ici que le mot "hiqriv" signifie qu'il rapprocha les Israélites de D., par le repentir. A travers Isaïe 26/16: "Eternel, dans la détresse ils pensaient à toi et se répandaient en prières silencieuses, quand ton châtiment les atteignait", on comprend qu'Israël ne se tourne pas vers le Très haut lorsqu'il est à l'aise, mais plutôt quand il est en difficulté. Quand le châtiment est là, il se met à prier, comme la colombe de l'histoire qui se réfugia dans la fente du rocher, pour se protéger du faucon, et y trouva un serpent. Prise entre 2 maux, elle pleura et battit des ailes pour appeler le propriétaire du colombier pour la sauver.

Les Israélites défiaient les eaux, mais lorsque vint la tempête et que la mer se déchaîna, ils prirent peur. Ils regardèrent derrière eux pour faire machine arrière et virent Pharaon, avec son armée et ses armes. Et leur peur s'amplifia et leur terreur n'avait plus de limite. Ils se mirent à pleurer, et c'est là qu'ils se rapprochèrent de leur père céleste dont ils invoquaient le secours!

(Zohar II/47a)

 

Exode 14/13: " Moïse répondit au peuple: "Soyez sans crainte! Attendez, et vous serez témoins de l'assistance que l'Éternel vous procurera en ce jour! Certes, si vous avez vu les Égyptiens aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais"

 

Rabbi Shiméo'n dit: béni le peuple qui a comme berger Moïse, car Isaïe 63/11: " Alors son peuple se souvint des temps antiques, de Moïse: Où donc [disait-il] est Celui qui les fit remonter de la mer avec le pasteur de son troupeau? Où est Celui qui déposa dans son sein son esprit de sainteté?"- Ceci signifie que, devant D., Moïse était compté comme équivalent à la totalité du peuple, et il n'est pas seulement le berger, il est lui-même le peuple. S'il est méritant, le peuple l'est aussi. Et s'il ne l'est pas, le peuple entier sera puni de sa faute.

(Zohar II/47a)

 

Exode 15/6: " Ta droite, Seigneur, est insigne par la puissance; Ta droite, Seigneur, écrase l'ennemi"

 

Rabbi Eléazar dit: quand Moïse pénétra le nuage,  -- Exode 24/18: "Moïse pénétra au milieu du nuage et s'éleva sur la montagne; et il resta sur cette montagne quarante jours et quarante nuits" -- comme un homme traversant la région de l'esprit, un ange important, dont le nom est Qemouel et qui est en charge et dirige 12 000 messagers, chercha à l'attaquer. Là-dessus Moïse ouvrit la bouche et prononça les 12 lettres du nom divin, celui que le SbS lui enseigna au buisson ardent. Alors l'ange s'éloigna d'une distance de 12 000 parasangs. Et Moïse marcha au milieu du nuage, ses yeux flamboyant comme des charbons ardents. Alors un autre ange fit sa rencontre, encore plus important que le 1er. Selon la tradition, il s'appelle Hadraniel et se place au dessus des cohortes angéliques, bien qu'il en soit très loin (1060 myriades de parasangs). Quand il proclame la volonté divine, sa voix pénètre  200 000 firmaments entourés de feu blanc. En le voyant, Moïse fut stupéfait de terreur et se serait jeté en dehors du nuage, mais le SbS le sermonna: Moïse ! Tu as beaucoup parlé avec Moi dans le buisson ardent et quand je t'ai révélé le Saint Nom, selon ton désir, tu n'étais pas effrayé ! Et aujourd'hui tu trembles devant un de mes serviteurs !

Quand Moïse entendit ces mots de la Voix de son Maître, il prit courage et ouvrit sa bouche pour prononcer le Nom de 72 lettres. A ce moment Hadraniel commença lui-même à trembler et, s'approchant de Moïse, lui dit: Heureux ton sort, ô Moïse, car tu as reçu un savoir secret que même les anges supérieurs n'ont pas reçu !....

Suit le même scénario de peur et de tremblement avec d'autres anges et la communication par D. à Moïse de toute la connaissance, la Torah, les Tables de la loi…

La connaissance de la Torah aide à ne plus avoir peur de l'inconnu, de l'avenir.

(Zohar II/58a)

 

Exode 15/16: " Sur eux pèse l'anxiété, l'épouvante (eymata wafah'ad); la majesté de ton bras les rend immobiles comme la pierre, jusqu'à ce qu'il ait passé, ton peuple, Seigneur! Qu'il ait passé, ce peuple acquis par toi "

 

Rabbi Shiméo'n interprète le mot "eymata" qui remplace l'habituel "eymah", comme "eymat hé", c'est à dire l'anxiété de la shékhinah (hé d'en bas sur l'arbre des séfirot), sachant qu'aucun mot ni lettre de la Torah qui ne contienne un sens caché ou une allusion profonde (cf au "pardes" = pshat, remez, drash, sod).

(Zohar II/59b)

 

Exode 17/8: " Amaleq survint et attaqua Israël à Refidim"

 

Rabbi Yéhouda dit: il est écrit dans Nombres 24/20: " Puis il vit Amaleq, et il proféra son oracle en disant: "Amaleq était le premier des peuples; mais son avenir est voué à la perdition" - Etait-il vraiment le 1er des peuples ? N'y avait-il pas d'autres tribus, nations, peuples dans le monde, avant qu'Amaleq ne vienne ? En fait Amaleq est la 1ère des nations qui n'a pas eu peur de déclarer la guerre contre Israël, comme il est dit dans Exode 9/30: " Mais toi et tes serviteurs, je sais que vous ne rendrez pas encore hommage (tir-oune) au Dieu éternel"

Alors que les autres nations étaient remplies de terreur et tremblaient devant Israël, à l'époque de l'exode, comme il est écrit dans Exode 15/14: " A cette nouvelle, les peuples s'inquiètent, un frisson s'empare (h'il ah'az) des habitants de la Philistée"

En fait en dehors d'Amaleq, il 'y avait pas de nation qui ne fut frappée de stupeur devant les réalisations du SbS. C'est pourquoi "son avenir est voué à la perdition"

Sur le plan guématrique, A'maleq=240 est équivalent à séfeq=doute et à pesséq=dogme. Quand "doute et/ou dogme" s'emparent de vous ceci est équivalent à une déclaration de guerre dont il ne faut pas avoir peur et savoir surmonter par la connaissance.

(Zohar II/65a)

 

Exode 14/31: "Israël reconnut alors la haute puissance que le Seigneur avait déployée sur l'Égypte et le peuple révéra (wayir-ou) le Seigneur; et ils eurent foi en l'Éternel et en Moïse, son serviteur"

 

D'abord, on les appela "Israël", puis "peuple". Pourquoi ? Rabbi Yéhoudah dit: Israël ici désigne le patriarche Jacob qui, étant descendu en Egypte avec ses enfants, et ayant souffert l'amertume de l'exil avec eux, vit effectivement la vengeance de l'Eternel, bien qu'il fut déjà mort. Le Seigneur lui avait dit "lèves-toi et regardes ce que je réalise pour le bien de tes enfants, comment je les libère des griffes d'un peuple puissant"- Ceci corrobore ce que disait rabbi Yéssi lorsqu'il parlait des Israélites en exil en Egypte, il disait que la peur et le tremblement s'étaient emparés de Jacob et D. lui dit de ne plus avoir peur dans Genèse 46/3: "Il poursuivit: "Je suis le Seigneur, Dieu de ton père: ne crains point (al tir-ah) à descendre en Égypte, car je t'y ferai devenir une grande nation"

Jacob avait peur d'être exterminé dans ce pays, mais D. le rassura en lui disant qu'il descendait avec lui. Mais la crainte le poursuivit, celle de ne pas être enterré avec ses aïeux et de ne pas être le témoin de la rédemption de ses enfants et des interventions divines. Mais D. le rassura sur ces différents points, comme le dit Rabbi Yitsh'aq en citant Deutéronome 4/37: "Et parce qu'il a aimé tes ancêtres, il a adopté leur postérité après eux, et il t'a fait sortir sous ses yeux, par sa toute-puissance, de l'Egypte"

(Zohar II/68a)

 

Exode18/1:" Jéthro, prêtre de Madian, beau père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël son peuple, lorsque l'Éternel avait fait sortir Israël de l'Égypte"

 

Est-ce que Yitro était le seul à avoir entendu ce que D avait fait ? Ne dit-il pas dans Exode 15/14: " A cette nouvelle, les peuples s'inquiètent, un frisson s'empare (h'il ah'az) des habitants de la Philistée" ? En effet le monde entier entendit, mais seul Yitro renonça à l'idolâtrie et accepta d'adorer le seul SbS. Rabbi Abba dit : nous disons souvent que tout ce que réalise l'Eternel en haut comme en bas a un but, il est la vérité et son œuvre est la vérité, et aucun phénomène de l'univers ne peut être écarté comme ne comptant pas, puisque tout est créé selon le modèle divin, et par conséquent selon une nécessité.

(Zohar II/68a)

 

… Pharaon avait comme conseillers 3 sages: Yitro, Bilaa'm et Job. Yitro, comme on l'a déjà dit, était un prêtre et il n'y avait aucune être céleste ou étoile dont il ignorait le culte. Bilaa'm était un super-sorcier, en parole et en acte. Job montrait d'une façon magistrale, le sens de la crainte et de la peur religieuse. En effet, pour Job, dans le domaine de la sainteté comme de l'Autre Côté, tout homme ne peut appeler l'esprit d'en haut et y adhérer, sans la peur et la crainte, sans la concentration du cœur et du cerveau, sans effacement du moi. Même s'il est idolâtre, tout fidèle ne peut lier sa volonté à une puissance supérieure, sans cette peur. Même s'il n'atteint que quelques étincelles d'en haut, il a besoin d'une concentration de la volonté et d'une dose de peur. L'activité religieuse de Yitro était continue, indépendante des besoins des fidèles et il avait besoin d'être en relation permanente avec cette puissance supérieure, pour pouvoir l'utiliser quand il en avait besoin. Bilaa'm était lié aux medium de la sorcellerie.

Et Job, envahi par ce sens de la peur, lorsqu'il vit ce que D. avait réalisé pour Israël en Egypte, s'est mis à L'adorer avec la même crainte et la même peur. Yitro se convertit plus tard, lorsque les Israélites quittèrent effectivement l'Egypte, lorsqu'il a vu que les liens disposés par les magiciens égyptiens pour garder en esclavage les Hébreux ne fonctionnaient plus et que les Egyptiens eux-mêmes avaient péri en mer Rouge, alors il se tourna pour adorer le SbS. Bilaa'm, lui, ne se convertit pas du tout, étant trop souillé par l'impureté de l'Autre Côté. Mais il vit néanmoins à travers ses yeux fermés, à un moment donné, une lueur du côté de la sainteté, il y a toujours dans la paille quelques grains de blé.

(Zohar II/69a-b)

 

Exode 19/3: " Pour Moïse, il monta vers le Seigneur et le Seigneur, l'appelant du haut de la montagne, lui dit: "Adresse ce discours à la maison de Jacob, cette déclaration aux enfants d'Israël:"

 

Rabbi Yossi disait jadis: "Un jour je me trouvais face à rabbi Yéhoudah l'ancien et lui ai demandé de m'expliquer les mots de Genèse 18/27: " Et, saisi de crainte, il (Jacob) ajouta: "Que ce lieu est redoutable! Ceci n'est autre que la Maison du Seigneur et c'est ici la Porte du Ciel"- Qu'est ce qui est si redoutable ? Il répondit: Jacob vit là l'accomplissement de la vraie sainte foi, la réalité d'en Haut et cela est "terrible". Je lui demandai alors : si c'est ainsi pourquoi le Targoum traduit le mot "nora" par peur (dh'ilou) et non par complet (shlim) ? Réponse: il n'y a de vraie crainte et de peur sauf là où on trouve la totalité (équilibre entre compassion et rigueur) comme dans Psaume 34/10: " Révérez l’Eternel, vous ses saints (yir-ou et adonay qédoshaw), car rien ne fait défaut à ses adorateurs"

C'est-à-dire là où il n'y a pas de déficience.

(Zohar II/79a)

 

Exode 20/1:" Alors Dieu prononça toutes ces paroles, à savoir"

 

Selon Rabbi Shiméo'n, le mot "prononça" est une proclamation. Quand le SbS s'est révélé et a commencé à parler, les êtres célestes et terrestres se sont mis à trembler violemment et les âmes des Israélites quittèrent leur corps, du fait de cette puissante terreur. Alors seulement le mot divin descendit du ciel, gravé sur les 4 vents de l'univers. Et alors le mot s'éleva de nouveau, puis descendit. Lorsqu'il s'élève un pur baume sort de la montagne, mouillé par la rosée céleste et quand il atteint la terre, il couvre les Israélites qui retrouvent alors leur âme (cf rêve et vision).

 (Zohar II/83a-b)

 

Exode 25/10 : "On fera une arche en bois de chittîm (acacia), ayant deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de hauteur"

 

Rabbi Yaaqov dit qu'il est écrit que les gens se posaient des questions quant à Saül.

I Samuel 10/11: "Et tous ceux qui le connaissaient de longue date, le voyant prophétiser avec ces hommes inspirés, se dirent l'un à l'autre: "Qu'est-il arrivé au fils de Kich? Eh quoi! Saül est-il aussi parmi les prophètes?" N'était-il pas déjà le "choisi" de D. ? Alors pourquoi les gens étaient étonnés qu'il prophétise ? La raison est que Saül a été choisi par D. pour devenir roi, pas un prophète, car aucun homme, à part Moïse, n'était digne de cumuler les 2 fonctions, roi et prophète.

En ce qui concerne Samuel, il était certainement un prophète puisque tout Israël savait que Samuel était installé pour être le prophète de D. et en dehors de cette fonction, il était juge, mais pas roi, sinon le peuple n'aurait pas demandé à avoir un roi. Par conséquent le peuple était étonné que Saül prophétise, puisqu'il avait été choisi pour devenir roi. Mais alors pourquoi avait-il l'esprit prophétique ? Cet esprit l'avait envahi, avant qu'il ne devienne roi, mais dès qu'il fut nommé roi, l'inspiration qu'il avait n'était plus que celle de juger selon la vérité. Et l'inspiration prophétique l'avait déjà quitté.

"En ce qui me concerne (humour du narrateur), que l'inspiration du Ciel m'envahisse, que je devienne prophète parmi les fidèles prophètes, les disciples de Shimeo'n bar Yoh'ay, devant qui des êtres terrestres et surnaturels tremblent d'effroi et de terreur. Et je suis là, en votre compagnie en train de trembler de peur".

(Zohar II/154a)

 

Exode 34/6-7: "La Divinité passa devant lui et proclama: "ADONAÏ est l’Étre éternel, tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d'équité; 7 il conserve sa faveur à la millième génération; il supporte le crime, la rébellion, la faute, mais il ne les absout point: il poursuit le méfait des pères sur les enfants, sur les petits-enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième descendance."

 

Nous avons parlé déjà de cette prière, mais il y a de plus quelques préceptes qui sont liés, non à l'action, mais aux mots de la prière. Il y a 6 préceptes. Le 1er est compris dans Deutéronome 28/58 : "Oui, si tu n'as soin d'observer toutes les paroles de cette doctrine, écrites dans ce livre; de révérer ce nom (léyir-ah et hashem) auguste et redoutable: l'ETERNEL, ton Dieu" – le 2ème est de l'aimer comme dans Deutéronome 10/12: "Et maintenant, ô Israël! Ce que l'Éternel, ton Dieu, te demande uniquement, c'est de révérer l'Éternel, ton Dieu, (léyir-ah et adonay élohékha) de suivre en tout ses voies, de l'aimer, de le servir de tout ton cœur et de toute ton âme" – Le 3ème c'est le bénir- Le 4ème est de proclamer son unité- Le 5ème est de demander aux prêtres de bénir le peuple – Le 6ème demande à l'homme de Lui confier son âme. Ces 6 préceptes sont liés à la prière, comme ceux des tsitsit et des phylactères. L'injonction de "craindre le Nom" est accomplie par les chants et les hymnes du roi David et par les sacrifices ordonnés par la Torah. Et ces chants et hymnes appartiennent à une région appelée "peur" (yir-ah, attribut Malkhout) et tous les "halelou yah" sont le signe de la peur du SbS, puisque halelou yah=elohim=86 ou l'attribut de "gvourah", justice. Ainsi il est important que l'on soit concentré dans la crainte quand on chante ces hymnes.

 (Zohar II/202b)

 

Exode 37/1:" Betsalel exécuta l'arche en bois de chittîm (acacia). Elle avait deux coudées et demie de long, une coudée et demie de large, une coudée et demie de haut"

 

La peur vient du cerveau et de ce qui l'entoure, comme un feu central entouré d'un feu périphérique. Il y a 3 sortes de feu. Le 1er est un feu qui reçoit avec joie un autre feu, les 2 se rencontrant avec joie et amour. Le 2ème est décrit dans Ezéchiel 1/13: "Quant à l'aspect des Haïot, elles apparaissaient comme des charbons en feu, incandescents, comme des flambeaux; un feu circulait entre les Haïot, et ce feu avait un rayonnement (nogah) et du feu sortaient des éclairs". C'est le feu intérieur, appelé "nogah", joyeux de voir l'autre. Le 3ème feu qui entoure cette brillance est le feu de la terreur venant de la sévérité qui punit le méchant. Certains parlent de 4 feux, mais il s'agit de l'ensemble en un. Ainsi "tu craindras ton D." signifie que la peur vient de la punition potentielle.

De plus, on devrait combiner amour et crainte. La crainte de transgresser l'un des commandements de la Torah d'un côté – avec une punition qui ne cesse que lorsque le transgresseur est exterminé dans ce monde et dans le monde à venir. L'homme a peur de ce feu qui est le siège de la Peur. Et de fil en aiguille, ce feu se répand dehors vers un autre objet de la peur, selon Juges 6/10: "Et je vous ai dit: "C’est moi, I’Eternel, qui suis votre Dieu! Ne révérez point (lo tir-ou)  les dieux des Amorréens dont vous habitez le pays!" Mais vous n’avez pas écouté ma voix..."- Mais ce feu appartient au côté saint et il entoure cette brillance (nogah) déjà mentionnée. Quand les 2 feux se rejoignent, c'est pour leur extinction et l'obscurité.

Après la crainte vient l'amour. La peur suscite l'amour qui est du côté droit. L'amour est la seule force qui domine la peur.

(Zohar II/216a)

 

Lévitique 19/3: "Révérez (tira-ou), chacun, votre mère et votre père, et observez mes shabats: je suis l'Éternel votre Dieu"

 

La crainte du père et de la mère se trouve à côté du respect du shabat. Rabbi Yossi dit: en fait tout est en un, celui qui a la crainte de l'un garde l'autre. (On honore son père et sa mère en respectant le shabat et en se réunissant avec eux).

Pourquoi la mère est mise avant le père ? Comme on l'a appris, la mère est moins crainte que le père, ayant moins de pouvoir. Rabbi Yitsh'aq a fait le lien avec l'expression précédente "vos serez saints".

Quand un homme vient se sanctifier avec sa femme, c'est la femme qui a le plus grand mérite, c'est pourquoi elle apparaît en premier.

Rabbi Yéhouda précise qu'ailleurs le père est avant la mère, l'objectif étant d'indiquer que les 2 ont contribué, à égalité, à faire un fils.

Rabbi Shiméo'n dit: quand un homme se sanctifie en bas, par exemple les Compagnons qui se sanctifient de shabat en shabat, à l'heure de leur union matrimoniale, à l'heure où la grâce est abondante et que les bénédictions sont à portée de main, le tout est en un, l'âme du shabat et le corps qui a préparé ce shabat. Si shabat est au pluriel, il s'agit de celui d'en Haut et celui d'en Bas, celui qui invite l'âme vers le corps, à l'image du mariage céleste (On honore son père et sa mère, par l'union sexuelle le shabat à minuit)

(Zohar III/81b-82a)

 

 

Nombres 21/34: "Mais l'Éternel dit à Moïse: "Ne le crains point, car je le livre en tes mains, lui et tout son peuple, et son pays; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon"

 

O'g est l'un de ceux qui se sont attachés à Abraham et ont été circoncis par lui. Ainsi Moïse était effrayé qu'il ne puisse pas dominer cet ennemi du fait du signe de l'Alliance, imprimé par Abraham. "Ne le crains pas" (al tir-ah oto) … Qui ? Le signe qu'il porte, parce qu'il l'a souillé, et celui qui détériore ce signe mérite d'être annihilé. Ainsi Israël l'a totalement détruit (O'g), avec ses fils et tout son peuple.

(Zohar III/184a-b)