Les Symboles Dans la Bible

Quelques versets de la perasha de la semaine Tazriyaa’/Metsoraa’ à Lévitique 12 à 15 

Lévitique 12/8:Si ses moyens ne lui permettent pas d'offrir un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes colombes, l'une pour holocauste, l'autre pour expiatoire; et le pontife fera expiation pour elle, et elle sera purifiée." 

Lévitique 13/59: Telle est la règle concernant l'altération lépreuse sur l'étoffe de laine ou de lin, ou sur la chaîne ou la trame, ou sur tout objet en peau, qu'il s'agira de déclarer purs ou impurs.

Lévitique 14/54-57:

54 Telle est l'instruction relative à toute affection de lèpre et à la teigne;

55 à la lèpre des étoffes, à celle des maisons;

56 à la tumeur, à la dartre et à la tache,

57 pour enseigner l'époque où l'on est impur et celle où l'on est pur. Telle est la règle de la lèpre."

Lévitique 15/2-4

2 "Parlez aux enfants d'Israël et dites-leur: Quiconque serait affligé de gonorrhée, son écoulement est impur.

3 Voici quand aura lieu cette souillure de l'écoulement: si sa chair laisse distiller le flux, ou si elle est engorgée par le flux, sa souillure aura lieu.

4 Toute couche sur laquelle repose celui qui a le flux, sera souillée; tout meuble sur lequel il s'assied, sera souillé.

 

Tazriyaa(chap 12/13)

Né en dernier après tous les animaux, si l’être humain s’enorgueillit et qu’il estime que quelque chose lui revient, alors on l’abaisse en lui disant «un moustique t’a précédé».   Il s’ensuit que la création de l’homme, après les bêtes, etc., a pour finalité son humilité. Pour qu’il vienne grâce à elle vers la Torah.

Le monde repose essentiellement sur la réparation de l’Alliance. Comme il est écrit Jérémie 33/25-26 : «si Mon Alliance, jour et nuit, ne subsistait plus, si Je cessais de fixer des lois au ciel et à la terre,  alors seulement je pourrais repousser la postérité de Jacob et de mon serviteur David, en n'y prenant pas de princes pour régner sur les enfants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, quand je les aurai ramenés de l'exil et pris en pitié - ». L’essence et le fondement de la Torah résident dans l’observation scrupuleuse de la sainte Alliance.

Aspirant à la miséricorde, D. a fait précéder l’écorce au fruit. Ce sont les sept jours avec le prépuce avant la circoncision. La Torah, le pays d’Israël et le commandement de la Milah/circoncision, -- qui représente la réparation de l’Alliance --, le tout forme un ensemble. Parce qu’il est impossible de mériter le pays d’Israël, si ce n’est grâce à l’accomplissement du commandement de « la Milah ».

Et cela est en relation avec les sept peuples qui se trouvaient dominer auparavant le pays d’Israël. Mais ensuite, ce pays a été donné à Israël, après que les Hébreux se soient circoncis. C’est la concrétisation de l’Alliance avec eux, au moment où le pays du Cananéen, du Hitite, de l’Amorite, etc. leur a été donné. Les 7 peuples ont été expulsés grâce à la réparation de l’Alliance, la circoncision effectuée le 8ème jour. L’attribut de la Miséricorde était voilé et caché durant les 7 jours avec le prépuce. Il s’est dévoilé grâce à « la Milah ». Et grâce à « la Milah » le pays d’Israël a été conquis.

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D'une simple goutte, D.ieu crée une multitude de cellules qui composent le corps humain, véritable chef d’œuvre inégalé, muni de l’ordinateur le plus performant, le cerveau. Déjà dans le sein de sa mère, le fœtus est comme un livre replié, éclairé par une lumière intense : il voit le monde d'un bout à l'autre et il passe son temps à étudier la Torah qu'un ange lui fait oublier en le frappant sur la lèvre supérieure, quand il est sur le point de naître.

Durant sa vie terrestre, l'être humain ne connaît aucun moment aussi heureux que celui où il se trouvait dans le sein maternel. Si un ange lui fait oublier la Torah à sa naissance, alors à quoi bon la lui avoir enseignée ? C’est pour que l'homme ait le mérite de revenir à la source et fasse « Techouva », la repentance. Quand l'homme réapprend la Torah, il découvre qu'il a été créé en dernier, après les animaux …

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L'union physique des époux contribue à l'harmonie des cœurs. Le terme employé par la Torah pour parler de cette union est le verbe « connaître ». Quand la Torah dit « Adam connut sa femme Eve », elle exprime une notion d'intimité dont le prélude est fait d'amour, de la recherche des besoins de l'autre. La connaissance suppose une recherche, une curiosité. Le verbe « Véahavta, tu aimeras » vient de la racine « hav » signifiant « donner ». Le véritable amour est d'abord abnégation. Plus on donne à autrui, plus on l’aime.

Tenir compte des besoins et des goûts du conjoint, voilà le secret du bonheur dans le couple.

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La Parasha de Tazriaa expose les lois relatives à la pureté et l’impureté rituelles. Après son accouchement, une femme doit accomplir un processus de purification qui comprend l’immersion dans « un Mikvé » ou bain rituel et des offrandes au « Beth Hamikdash » ou maison sainte ou Temple.

Un garçon sera circoncis le 8ème jour. La « Tsaraa’t » ou lèpre est une plaie d’ordre surnaturel qui peut aussi affecter des vêtements. Si des taches blanches ou roses apparaissent sur la peau d’une personne, le Cohen est interrogé. Par l’application de différents critères, il déclare le phénomène constaté « Tahor »  ou pur ou « Thamé » ou impur

Une personne atteinte de cette Tsaraa’t doit demeurer hors du camp (ou de la cité) jusqu’à sa guérison (quarantaine).

La partie touchée d’un vêtement doit en être retirée et, si cela réapparaît, le vêtement tout entier doit être brûlé. La Parasha de Metsoraa’ termine le passage de la lèpre par les détails de la purification (corps et maison de l'homme), ainsi que celui des écoulements.

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 « Lorsqu’il se forme sur la peau d’un homme, une tumeur, une dartre ou une tache pouvant dégénérer en une lésion ulcéreuse de sa chair… » (Vayikra 13/2).

La lésion ulcéreuse (une maladie spirituelle à ne pas confondre avec la lèpre) est une punition sanctionnant sept péchés capitaux, dont la médisance (lashon haraa). La punition consécutive à la médisance est précisée dans le Psaume (101/5) : « Quiconque calomnie son prochain, en secret, Je l’anéantirai… ». Le mot hébreu « Atsmit » ou anéantir, explique la Guemara, est également un terme qui décrit la lésion ulcéreuse.

Une question s’impose : si la lésion ulcéreuse est une punition pour la médisance, pourquoi seul le peuple Juif est-il puni de cette affection ? La médisance est pourtant très répandue parmi les autres nations, alors pourquoi ne sont-elles pas sanctionnées de la même manière ?

Rabbi Chlomo Gantzfried explique que la différence fondamentale entre le peuple d’Israël et les nations, c’est l’unité de notre peuple. L’unité est une caractéristique du peuple juif qui n’a pas d’équivalent dans les autres peuples et même lorsqu’on constate une certaine unité parmi les nations, celle-ci n’est pas comparable à la nôtre. C’est pour cette raison que seuls les juifs sont dénommés «Adam, homme » au singulier, du fait que le sens de l’unité est profondément ancrée dans leurs gènes…

Et la médisance est punie plus sévèrement parce qu’elle entraîne la division dans un peuple où l’union doit se maintenir. Elle est une gifle infligée à l’essence même du peuple Juif, ce qu’on ne peut pas dire dans le cas des autres nations et c’est pourquoi elle génère une punition aussi importante.
C'est également la raison pour laquelle la personne ainsi condamnée doit demeurer dans l’isolement total : « Il a entraîné la division, en conséquence, il doit être séparé du reste de la communauté ».
C’est également la raison pour laquelle la personne affectée par la lésion ulcéreuse est amenée devant « Aharon Hacohen, le Grand Prêtre ou l’un de ses fils », pour qu’il l’examine –Lévitique 13/2 : "S'il se forme sur la peau d'un homme une tumeur, ou une dartre ou une tache, pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse, il sera présenté à Aharon le pontife ou à quelqu'un des pontifes, ses fils »

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Metsoraa(chap 14/15)

Depuis le jour où nous avons eu le mérite de recevoir la Torah, du fait de Sa grande Bonté, par l’entremise de Moïse, désormais il n’y a plus aucun éloignement pour Israël lorsqu’il recherche la sainteté. Dorénavant et pour toujours, nous sommes dans la proximité de D. grâce à la Torah qui est descendue vers nous. Elle permet notre élévation. C’est son but essentiel.  Mais il existait aussi de très grands Justes avant le Don de la Torah.

C’est ce qu’a dit Bilaam dans Nombres 24/5 : «Qu'elles sont belles tes tentes, ô Jacob! Tes demeures, ô Israël! ». Il a béni Israël malgré lui, alors qu’il avait l’intention de les maudire. D’où tout le bien et la bénédiction qui correspond à l’ordre de la Torah. Tout ce qui est dispensé et diffusé vers nous grâce « aux tentes de Yaakov », c’est-à-dire au moyen des tentes qui sont les lieux où l’on est occupé à étudier la Torah.

L’étude de la Torah permet de transformer le désordre et de s’attacher à l’ordre, même lorsqu’on peut se trouver dans des situations perturbantes, ou en situation d’infériorité. Grâce à la Torah, il est donné de tout transformer et de métamorphoser les oppositions et les antagonismes, comme les malédictions en bénédictions. Comme nos Sages l’ont dit : « comme les chardons ardents mènent l’homme de l’impureté vers la pureté, de même les paroles de la Torah élèvent l’homme, etc. ». Parce que la Torah possède la force de rapprocher l’homme vers D., même quand il se trouve dans les profondeurs de l’impureté. 

il est écrit dans notre Parasha : « Lorsque vous arriverez dans le pays de Canaan que je vous concède, je donnerai le fléau de la lèpre dans les maisons où vous résiderez …. Le Cohen ordonnera qu'on détache les pierres atteintes par la plaie et qu'on les jette hors de la ville, dans un lieu impur. Puis, il fera gratter la maison intérieurement, autour de la plaie, et l'on jettera la poussière qu'on aura raclée hors de la ville, dans un lieu impur. On prendra d'autres pierres, que l'on posera à la place des premières; on prendra d'autre mortier, et l'on recrépira la maison

Selon Rashi, la Torah annonce ici à Israël que la plaie de la lèpre s’abattra plus tard sur leurs maisons, lorsqu’ils habiteront en Terre d’Israël, du fait que les Canaanites ont caché à l’intérieur des murs de leurs maisons, des trésors d’or et d’argent. Ne voulant pas que toutes leurs richesses passent aux mains d’Israël, les Canaanites les cachèrent à l’intérieur des murs des maisons. Par le fléau de la lèpre qui frappera les maisons, les Bné Israël sauront qu’il faut détruire les murs de la maison, et ils trouveront - grâce à cela - l’argent des Canaanites, avec lequel ils s’enrichiront.

Le Zohar donne une toute autre explication au fléau de la lèpre dans la maison, qui va aussi dans l’intérêt d’Israël.
En effet, les Canaanites construisaient leurs maisons, en invoquant les noms de leurs idoles. Par conséquent, un esprit d’impureté résidait sur la maison.
D. a voulu donc donner du mérite à Israël et ne pas le faire habiter dans une demeure impure, puisque le seul but de sa venue en « Erets » était de résider dans un lieu Saint. C’est donc pour cette raison que D. ordonne non seulement de détruire la maison frappée de lèpre, mais aussi de ne pas réutiliser les pierres et la terre d’origine, imprégnées d’idolâtrie. Les Bné Israël résideront ainsi dans un endroit réellement Saint.

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Lorsqu’on achète une maison, même si on l’achète pour notre propre besoin, on doit dire qu’on l’achète « Leshem Shamaïm » ou « pour la seule Gloire de D. », afin qu’un esprit de Sainteté réside dans cette maison.
Lorsqu’on achète quelque chose en l’honneur du Shabbat, on doit préciser verbalement « lékavod Shabbat » ou « ceci est en l’honneur de Shabbat » et ainsi pour toute chose.
Grâce à cela, on peut transformer des pierres en matière profane en pierres sacrées.
C’est d’ailleurs pour cette raison lorsqu’on entre dans une nouvelle maison on a l’usage  de la tradition de procéder à « h’anouqat Habayit » ou « inauguration de la maison », en réunissant « un minyane » ou groupe de dix personnes ou plus qui prononcera des paroles de Torah, pour que « la Shek’hina » puisse y résider.

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Nos Sages enseignent qu’il y a sept raisons qui peuvent générer l’affection lépreuse; l’une d’entre elles est l’égoïsme. Ceci ressort du verset « Celui à qui sera la maison… », car cela implique que le propriétaire de la maison affectée était particulièrement possessif et qu’il était puni.

Nos Sages affirment que l’avarice est le résultat immédiat de l’égocentrisme. L’avare se réserve ses biens égoïstement parce qu’il n’est absolument pas concerné par le bien-être d’autrui. Alors que nous sommes tous coupables d’égocentrisme – du moins à un certain degré –, notre souci naturel des autres nous incite à donner. Bien qu’il soit légitime d’assumer ses désirs et besoins, un Juif se doit de s’inquiéter du sort de son prochain. La question se pose de savoir jusqu’où nous sommes prêts à renoncer à notre bien-être pour aider autrui. Celui qui était puni de « Tsaraa’t », une forme de lèpre, n’était pas prêt, lui, à partager quoi que ce soit avec son prochain, parce qu’il ne s’intéressait qu’à lui-même, à son propre sort exclusivement.

Certaines personnes refusent de donner parce que cela les dérange de voir "les autres" bénéficier de leur argent. Cette attitude déplorable entraîne ainsi ladite personne à perdre tout sens de compassion ou de pitié à l’égard de son prochain et la rend imperméable à la souffrance et aux plaintes du pauvre. A l’extrême, cette attitude peut même mener à l’effusion de sang.

Le Rav Yoshua ben Levi enseignait que la « E’gla A’rufa », la génisse dont on brisait le cou pour expier les fautes du peuple, était sacrifiée seulement en raison du péché d’avarice.

La Guemara explique que lorsque les anciens de la ville déclaraient « Nos mains n’ont pas fait couler ce sang » ils ne faisaient pas allusion à un meurtre proprement dit, mais à la cause indirecte – l’indifférence à autrui – qui avait provoqué la mort de l’homme en question. Il est évident que personne n’aurait accusé les anciens de la ville de crime, mais ils se devaient d’affirmer solennellement qu’ils n’étaient, en aucune manière, même indirecte, responsables de la mort de cet homme qui avait péri aux environs de la ville.

Nous tirons de cet épisode que si quelqu’un est sollicité par un proche pour de l’aide et qu’il refuse et, au cas où il arriverait malheur à cette personne, celui qui se sera dérobé sera tenu pour responsable. Par exemple, si l’homme mourait de faim, la Torah qualifie celui qui a refusé son assistance de criminel ! Non seulement un Juif se doit d’être généreux, mais il doit également s’éloigner des avares. La Guemara enseigne que si quelqu’un bénéficie de l’aide d’un avare, il transgresse un commandement négatif de la Torah, car il est écrit « Ne mange pas le pain d'un avare et ne convoite pas ses friandises. Car c'est comme un coup de poignard pour lui: c'est sa façon d'être. "Mange et bois", te dira-t-il, mais son cœur n'y est pas. Le morceau de pain mangé par toi, tu le vomiras et tu auras dépensé en pure perte tes paroles aimables.» (Proverbes 23/6-8).

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Voir aussi la vidéo

Tazria-Metsora: l'emprise des corps (akadem.org)

 

Albert Soued - 18/04/2021

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