INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR
L'égalité et l'inégalité dans le Zohar
Genèse 1/1:
"Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre"
Rabbi Eléazar commence son discours en
citant le verset d'Isaïe 40/26: "Levez les regards vers les cieux et
voyez! Qui les a appelés à l'existence? Qui fait défiler leur armée en bon
ordre? Tous, il les appelle par leur nom, et telle est sa puissance et son
autorité souveraine que pas un ne fait défaut"
Lever ses yeux vers le Ciel, mais vers où ?
Vers ce lieu où tous les yeux se tournent, "Pétah' E'nayim, l'"ouvreur
des yeux", celui qui a ouvert les yeux de Yéhouda pour qu'il procède au
lévirat avec sa belle-fille Tamar, nom du lieu-dit de la rencontre entre les
deux. Ainsi tu sauras que le mystérieux Ancien des Jours, dont on recherche le
sens et l'essence sans les trouver, c'est Lui qui les a créés: le
"Mi" (le Qui ?) qui se trouve à une extrémité du Ciel (et en haut de
l'Arbre de Vie), qu'on ne peut atteindre ni comprendre, mystérieux et non
révélé. Et le "Mah" (le Quoi ?), l'autre extrémité, en bas.
Sur le plan ésotérique, "Mi" est
le discernement "Binah", au de là duquel, on ne peut accéder. "Mah"
est le Royaume, Malkhout, lieu de la Shékhinah ou Présence divine, fille du discernement.
Entre les 2, le Ciel, c'est la Beauté de Tifeéret, séfirah centrale sur l'Arbre
de Vie.
En quoi ces extrémités diffèrent-elles ?
Quand l'homme réfléchit, se pose des questions essentielles et parvient aux
limites de sa compréhension, il s'arrête à "Mah" (l'entrée de l'Arbre
de Vie, par le bas), comme si on l'arrêtait en lui demandant ce qu'il sait, ce qu'il a réussi à saisir.
Tout est déroutant au Commencement. Ceci
est montré dans le verset des Lamentations 2/13 parlant de la Communauté
d'Israël en détresse: "Qui (mah) te citerai-je comme témoin ? A Qui
(mah) te comparerai-je, ô fille de Jérusalem? Qui (mah) mettrai-je en parallèle
avec toi pour te consoler, vierge, fille de Sion? Car ton désastre est grand
comme la mer: qui (mi) pourrait te guérir ?"
Quand le Temple fut détruit, une voix (bat
qol) s'éleva et dit "Moi,
le "Quoi" (mah) j'ai témoigné contre toi, jour après jour, depuis le
début, comme il est dit dans Deutéronome 30/19: "Je témoigne
contre vous (haé'doti), en ce jour, le ciel et la terre: j'ai placé devant toi la vie et
la mort, le bonheur et la calamité; choisis la vie! Et tu
vivras alors, toi et ta postérité"
De plus Moi, le "Quoi" je te
ressemble, je t'ai couronné de saintes couronnes et t'ai érigé en maître de la
Terre, comme il est dit dans Lamentations 2/15: "Tous les passants
battent des mains à ton sujet; ils ricanent, hochent la tête sur la fille de
Jérusalem: "Est-ce là disent-ils la ville qu'on appelait un centre de
beauté, les délices de toute la terre?" - "Jérusalem qui es
bâtie comme une ville d’une harmonieuse unité!"
(Psaume 122/3)
Moi, le "Quoi" je suis ton égal,
dans la même détresse où tu te trouves ô Jérusalem, et là haut, je suis ainsi.
Comme le peuple saint ne monte plus vers toi, vêtu de sainteté, je te jure, je
ne monterai plus là haut, vers la Jérusalem d'en Haut, jusqu'au jour où les
foules s'achemineront vers toi, ici bas, ô Jérusalem. Et ta consolation, c'est qu'en toute chose je suis ton
égal…
Une façon de dire que sur l'Arbre de Vie,
il y a coïncidence entre "Malkhout" ou "Présence divine" et
la Communauté d'Israël et que la Présence divine ou Shékhinah est en exil quand
le peuple hébreu est lui-même dans la détresse de l'exil…
Mais un peu plus loin, il est dit que dans
le verset d'Isaïe cité ci-dessus, le "Qui" est "Mi", celui
qui est reconnu universellement comme infini et absolu, il est, lui, "sans égal"
(Zohar I/1b-2b)
Alors Rabbi Shimeo'n cita Isaïe 40/17, en
disant qu'il fallait aller un peu plus loin: "Toutes les nations sont comme rien
devant lui; il les considère comme le vide et le néant" – Qui
glorifie-t-on ici ? Ne serait-il pas seulement le Roi des Gentils et non le Roi
d'Israël ?
En fait nous avons remarqué dans toute
l'Ecriture que le SbS désire être glorifié par Israël seulement et que son Nom
lui soit attaché, d'où Exode 5/1-3: " Puis, Moïse et Aaron vinrent
trouver Pharaon et lui dirent: "Ainsi a parlé l'Éternel, Dieu d'Israël:
Laisse partir mon peuple, pour qu'il célèbre mon culte dans le désert… Ils reprirent: "Le Dieu des Hébreux s'est manifesté à nous.
Nous voudrions donc aller à trois journées de chemin dans le désert et
sacrifier à l'Éternel notre Dieu, de peur qu'il ne sévisse sur nous par la
peste ou par le glaive."
Et Isaïe 44/6: " Ainsi parle
l'Eternel, roi et libérateur d'Israël, l'Eternel-Cebaot: "Je suis le
premier, je suis le dernier, hors moi point de Dieu!"
Alors les nations du monde dirent qu'elles
avaient un autre "patron" dans le ciel, puisque y/h/w/h n'a de
pouvoir que sur Israël et lui seul.
Dans Jérémie 10/7: "Qui ne te
craindrait, ô Roi des Nations, (mi lo yéraékha, melekh hagoyim) comme cela t'est
dû? Assurément, parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes,
nul n'est semblable à toi (mé-ein kamokha)", les "sages des
Nations" sont les anges qui veillent sur elles là Haut, les 4
superintendants délégués par le SbS dans cette mission. Mais aucun d'entre eux
n'est semblable au SbS, aucun saint caché ne peut égaler le SbS qui a créé la
Terre et le Ciel. Personne
ne l'égale en acte et en parole, car les autres sont le chaos et
leurs désirs c'est le "Rien", ayin (les idoles ?).
(Zohar I/2a-b)
Genèse 1/16:
" Dieu fit les deux grands luminaires: le plus grand
luminaire pour la royauté du jour, le plus petit luminaire pour la royauté de
la nuit, et aussi les étoiles"
"D. fit", le mot "faire" correspond à l'expansion et à l'édification de l'univers. "Les 2 luminaires", ils étaient d'égale importance au début, symbolisant le nom divin yod/hé/waw/hé – Elohim, deux désignations du même nom (adonay élohim).
Sur le plan ésotérique, au début Malkhout/Elohim était confondu avec Tifeéret, lieu du tétragramme, émanation de Kéter, l'innommable.
"Grands" signifie qu'à leur création les 2 luminaires avaient le même nom.
Sur le plan symbolique le nom ineffable de l'unité divine
s'exprime ainsi: "Matspats-Matspats", provenant de la méthode
guématrique "atbash" de substitution des lettres de l'alphabet
(yod=mem, hé=tsadé, waw=pé), les 2 plus grands noms des 13 catégories de la miséricorde
(Exode 34/6: "La Divinité passa devant lui et proclama:
"ADONAÏ est l’Étre éternel, tout puissant, clément, miséricordieux,
tardif à la colère, plein de bienveillance et d'équité")
Dans le temps, les 2 luminaires se sont gênés
mutuellement et D. a demandé à la lune de se voiler, lui donnant des fonctions
différentes et importantes pour ne pas l'humilier. De ce fait, la lune n'a pas
de lumière en soi, mais la reçoit du soleil. De l'égalité parfaite, on est passé à une simple
différenciation des fonctions.
Ceci peut être appliqué aux relations
homme/femme et à la perception du divin et de son nom différencié en
yod/hé/waw/hé & Elohim.
(Zohar I/10a)
Genèse 1/26: " Dieu
dit: "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance, et qu'il domine
sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail; enfin sur
toute la terre, et sur tous les êtres qui s'y meuvent"
"Faisons" signifie 2 qui font, la dualité étant
dans la perception du divin, mais il s'agit pourtant d'une unité, et chaque
facette de cette unité ne peut agir ou s'exprimer sans l'accord de l'autre
facette. Aucune d'elles n'est supérieure ni inférieure à l'autre, elles sont strictement égales. Par ailleurs rien n'égale la Cause des Causes, comme le dit Isaïe
40/25: " À qui donc m'assimilerez-vous, à qui vais-je
ressembler?" dit le Saint".
(Zohar I/20a)
Genèse 3/8: " Ils entendirent la voix de
l'Éternel-Dieu, parcourant le jardin du côté d'où vient le jour. L'homme et sa
compagne se cachèrent de la face de l'Éternel-Dieu, parmi les arbres du jardin"
Cette voix est celle qu'on trouve au Sinaï, lorsque le peuple entendit une voix au milieu du feu.
Le "grand mélange" ou "é'rev rav" disparut alors, ayant péri, après avoir dit dans
Exode 20/15: " Et
ils dirent à Moïse: "Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons
entendre mais que Dieu ne nous parle point, nous pourrions mourir"
Ce grand mélange est le prototype des "mécréants"
ou "a'm haarets" dont on dit dans Deutéronome 27/21: "Maudit, qui s'accouple avec quelque animal!" Et tout le
peuple dira: Amen!", ceux qui sont du côté du serpent de la Genèse
3/14: " L'Éternel-Dieu dit au serpent "Parce que tu as fait cela,
tu es maudit entre tous les animaux et entre toutes les créatures terrestres:
tu te traîneras sur le ventre, et tu te nourriras de poussière tous les jours
de ta vie"
Israël contient des impuretés de différente
nature, comme les animaux au milieu des hommes, et l'une d'elles est du côté du
serpent, une autre du côté des païens, une autre du côté des "metsiqim"
(les oppresseurs), ceux qui ont une âme néfaste, une autre du côté démoniaque.
Mais aucune de ces impuretés n'est aussi maudite qu'Amaleq, le dieu étrange, le
serpent du mal. Il est à la source de la déviance, de l'impudeur et du meurtre;
sa sœur jumelle étant le poison de l'idolâtrie, les deux ensemble s'appelant
Samaël. Et il y a plus d'un Samaël et ils ne sont pas égaux entre eux, le plus maudit
étant ce côté ci du serpent, Amaleq.
(Zohar I/28b-29a)
Genèse 24/1:
" Or Abraham était vieux, avancé dans la vie; et
l'Éternel avait béni Abraham en toutes choses"
Rabbi Yossi dit: on nous a appris que la
place assignée aux pénitents dans le monde à venir est un endroit où même les
plus grands Justes ne sont pas admis, les pénitents étant plus près de D., du
fait de leur dévotion dans le Retour.
Le SbS a préparé différents lieux pour les
Justes dans le Monde à venir, chacun selon son mérite, car il est dit
"heureux l'homme que tu as choisi, pour habiter près de Toi", ainsi selon
Zacharie 3/7: " Ainsi parle l'Eternel-Cebaot: Si tu marches dans mes
voies, si tu suis mon observance, et que tu gouvernes bien ma maison et gardes
avec soin mes parvis, je te donnerai accès parmi ceux qui sont là debout",
c'est-à-dire au niveau où se situent les anges saints. Ceux qui atteignent ce
niveau deviennent alors les messagers de D., en totale égalité avec les anges. Ceux qui ont
fait l'effort de rester saints, dans cette vie, loin de toute impureté, auront
le mérite d'être au service de D. dans le monde à venir. Dans le cas inverse,
leur âme sera polluée par les esprits impurs.
(Zohar I/129b)
Genèse 18/18: " Abraham ne doit-il pas devenir une nation grande et puissante (hayo yihyeh légoy gadol wé a'ssoum) et une cause de bonheur pour toutes les nations de la terre ?"
"Yihyeh"= il sera =30, c'est-à-dire que D. fournit
à l'humanité 30 Justes à chaque génération, comme pour la génération d'Abraham.
Rabbi Eléazar s'appuie sur le verset de II Samuel 23/23: " Il (Bénayahou) fut plus estimé que les Trente, mais il n'arriva
pas jusqu'aux Trois. David l'admit dans son conseil"- Les 30 sont les
Justes fournis par D. sans intermédiaire et Bénayahou (fils de yod/hé/waw),
fils de "Yéhoyadaa'" (connaît yod/hé/waw) était parmi eux, mais n'était pas l'égal des
3 patriarches, grâce auxquels le monde subsiste aujourd'hui. Cet homme ne fut
pas compté parmi eux, ne l'ayant pas mérité et ne partagea pas leur destin,
mais il fut béni parmi les Justes.
(Zohar I/156a)
…
Avant de quitter ses amis Rabbi Abba cita
le verset Genèse 13/14: "L'Éternel
dit à Abram, après que Loth se fut séparé de lui: "Lève les yeux et du
point où tu es placé, promène tes regards au Nord, au Midi, à l’Orient et à l’Occident"
et posa la question:
Est-ce qu'Abraham avait hérité un domaine
allant jusqu'à la portée de ses yeux, c'est-à-dire 3 à 5 parasangs, ou plus ?
Car Genèse 13/15 dit: "Eh bien! Tout le pays que tu aperçois, je te le
donne à toi et à ta perpétuité". En fait, en regardant aux 4 points
cardinaux, Abraham a vu toute la terre et D. l'éleva au dessus du territoire
d'Israël pour embrasser toute la terre.
De la même façon, celui qui voit Shiméo'n
Bar Yoh'ay, voit tout l'univers et les délices de ce monde et du monde à venir.
Sur le pas de la porte, Rabbi Hiya continua
en citant Genèse 28/13: "Puis, l'Éternel apparaissait au sommet et
disait: "Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham ton père et d'Isaac; cette terre sur laquelle tu reposes,
je te la donne à toi et à ta postérité"- Est-ce que D. ne lui a promis
que cet espace de 4 ou 5 coudées (la sépulture) ? En fait à ce moment précis,
D. plia la terre d'Israël en un espace
de 4/5 coudées.
Si toute cette terre peut être concentrée
en un si petit espace, alors on peut dire que Rabbi Shiméo'n, qui est la
Lumière du Monde, est égal à tout l'univers.
Rabbi Yossi ne voulut pas rester à l'écart
et cita Genèse 29/35: "Elle conçut encore et mit au monde un fils et
elle dit: "Pour le coup, je rends grâce à l’Éternel!" C’est pourquoi
elle le nomma Juda. Alors elle cessa d’enfanter". Il demanda s'il n'aurait
pas été plus juste ou
égal que Léa rende grâce à D. pour la naissance de ses autres fils.
Et pas seulement pour Yéhoudah. En fait, étant le 4ème fils,
Yéhoudah complète le trône divin, et devient son vrai soutien, et c'est la
raison pour laquelle, il porte ce nom, contenant celui de D. +dalet=4
(Yod/hé/waw/dalet/hé), 4ème et dernier soutien du trône divin.
Et encore plus pour Rabbi Shiméo'n qui
illumine tout l'univers avec la lumière de la Torah.
(Zohar I/156a)
Genèse 32/7: "Les messagers revinrent près de
Jacob, en disant: "Nous sommes allés trouver ton frère Ésaü; lui même
vient à ta rencontre et quatre cents hommes l'accompagnent"
La prière des patriarches soutient le
monde, mais la prière de Jacob est plus méritante, car quand les fils d'Israël
sont opprimés, D. regarde l'image de Jacob et il est rempli de pitié pour le
monde, et le verset suivant y fait allusion, Lévitique 26/42: "Et je me
ressouviendrai de mon alliance avec Jacob (yaa'qov); mon alliance aussi avec
Isaac, mon alliance aussi avec Abraham, je m'en souviendrai, et la terre aussi,
je m'en souviendrai"
Jacob est écrit ici avec un waw, image de
Jacob sur l'Arbre de Vie (Tifeéret), car regarder Jacob, c'est regarder le
"miroir transparent" (Tifeéret).
Selon la Tradition, la beauté de Jacob est
égale à celle d'Adam.
(Zohar I/168a)
Genèse 32/9: "se disant: "Si Ésaü attaque
l'une des bandes et la met en pièces, la bande restante deviendra une ressource."
Rabbi Yossi discourut sur le Psaume 102/1: "Prière d’un malheureux qui se sent défaillir et répand sa plainte
devant l’Eternel" et dit que ce psaume, selon différentes sources,
serait le fait du roi David quand il vit la misère du pauvre et lorsqu'il fuit
son beau père. Il composa ce psaume pour dire qu'un miséreux offre cette prière
à D. et cette prière monte avant les autres vers les cieux. Cette prière trouve
son parallèle dans le psaume 90/1: "Prière de Moïse, l’homme de Dieu.
Seigneur, tu as été notre abri d’âge en âge!"
L'une est liée au phylactère de la tête
(esprit de Moïse), l'autre, au phylactère du bras (le cœur de David), les 2 étant inséparables et d'égale
importance.
(Zohar I/168a-b)
Genèse 45/1: "Joseph ne put se contenir, malgré
tous ceux qui l'entouraient. Il s'écria: "Faites sortir tout le monde
d'ici!" Et nul homme ne fut présent lorsque Joseph se fit connaître à ses
frères"
Rabbi Hiya dit: le prophète Elie était capable
de jouer aux Cassandre, avec la certitude que D. confirmerait ses pressentiments,
comme par exemple, qu'à la prochaine saison, il n'y aurait ni pluie ni rosée.
Mais alors comment se fait-il qu'il fut effrayé par Jézabel ? Comment se
fait-il qu'à sa menace de lui ôter la vie, il fuit de peur ?
1 Rois 19/2-3: "Et Jézabel envoya
un messager à Elie pour lui dire: "Que les dieux m'en fassent tant et
plus, si demain, à pareille heure, je ne t'ai rendu semblable à l'un de
ceux-là!"
3 Devant cette
menace, il se leva, partit pour sauver sa vie, et, arrivé à Beershewaa' en
Juda, il y laissa son serviteur".
Rabbi Yossi répondit: il est dit que les
Justes ne doivent pas troubler D. en s'exposant eux-mêmes à un danger certain,
comme dans 1Samuel 16/2: "Et comment irais-je? dit Samuel. Si Saül
l'apprend, il me fera mourir." Le Seigneur répondit: "Emmène avec toi
une génisse, et tu diras que tu es venu sacrifier à l'Eternel".
D. en effet lui dit de prendre des
précautions, et il en est de même d'Elie.
Rabbi Yossi continua: j'ai entendu un autre
commentaire sur ce sujet. Quand Jézabel menaça Elie, le texte ne dit pas qu'il
fut effrayé (wayéra), mais qu'il vit (wayar).
Que vit-il ? Il vit que l'Ange de la Mort
le suivait depuis de nombreuses années et que son âme ne lui fut pas livrée. Le
verset continue avec l'expression "wayélekh el nafsho", c'est-à-dire
qu'"il partit pour sa vie ou vers son âme", sa fuite n'était donc
qu'une descente dans les profondeurs de son être, vers l'Arbre de Vie. Par
ailleurs Rabbi Shiméo'n a une théorie non dévoilée sur le sujet. Toutes les
âmes de l'humanité proviennent du flux céleste continu qui est réceptionné dans
le "faisceau de la Vie".
Quand une femme devient enceinte d'un
homme, ceci est le résultat le plus souvent d'un désir égal et réciproque et le moins
souvent du seul et prédominant désir de la femme. Lorsque le désir de l'homme
prédomine, l'âme de l'enfant à naître a une vitalité particulière, car elle
résulte d'une ardente aspiration vers l'Arbre de Vie. L'âme du prophète Elie
avait cette vitalité inhabituelle, car elle ne disparut pas comme celle des autres
hommes. Tout son être provenait de l'Arbre de Vie et non de la poussière, c'est
pourquoi, il fut porté au ciel par un tourbillon. 2 Rois 2/11: "Ils
poursuivaient leur chemin en conversant, quand tout à coup un char de feu,
attelé de chevaux de feu, les sépara l'un de l'autre, et Elie monta au ciel
dans un tourbillon". Elie devint un ange, messager de D. pour ce
monde-ci, intermédiaire des miracles divins.
Pourtant quand il a fui Jézabel et il chercha
la mort, 1 Rois 19/4: "Pour lui, il fit une journée de chemin dans le
désert, puis alla s'asseoir sous un genêt, et implora la mort (wayish-al
et-nafsho lamout) en disant: "Assez maintenant, ô mon Dieu! Prends ma vie,
car je ne suis pas meilleur que mes pères!"
(Zohar I/209 a)
Genèse 47/7: "Joseph introduisit Jacob son père
et le présenta à Pharaon; et Jacob rendit hommage (bénit) à Pharaon"
Rabbi Yossi fit le lien avec le verset du
Cantique des Cantiques 1/9: "A une cavale, attelée aux chars de Pharaon
(birkhéti phareo'h), je te compare, mon amie" – il faut savoir,
dit-il, qu'il y a des chariots à gauche qui appartiennent à l'Autre Côté et que
des chariots à droite sont régis par la sainteté supérieure, la grâce et la
rigueur.
Quand le SbS exécuta la rigueur de la
justice contre les Egyptiens, tous les maux qu'il leur infligea avaient comme
modèles ces chariots, modèles de l'Autre Côté, celui qui tue et ôte la vie de
l'homme. Exode 13/15: "En effet, comme Pharaon faisait difficulté de
nous laisser partir, l'Éternel fit mourir tous les premiers-nés du pays
d'Égypte, depuis le premier-né de l'homme jusqu'à celui de l'animal. C'est
pourquoi j'immole au Seigneur tout premier-né mâle (péter réh'ém) et tout
premier-né de mes fils, je dois le
racheter (efdéh)" (pidyon haben). Ceci est l'explication du verset cité
qui peut avoir comme sens "je t'ai fait l'égal de l'Autre Côté, pour que
tu aies le pouvoir de tuer".
Pour l'avenir, il cita Isaïe 63/1: "Quel
est celui qui vient d'Edom, qui arrive de Batsrah, les vêtements teints de
rouge? Qu'il est magnifique dans son costume et s'avance fièrement dans l'éclat
de sa force! C'est moi, qui parle le langage de la justice (médaber bitsédaqah)
et suis puissant pour sauver (rav léhoshiaa')"
(Zohar I/211b)
Albert Soued – 3 février 2013