INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR
PAIX ET GUERRE -1
La paix "shalom" est citée 237 fois dans le Tanakh, et 13 fois dans la Genèse, avec première occurrence dans Genèse 26/29 où Abimelekh cherche à vivre en paix avec Isaac après l'épisode du creusement des puits d'eaux vives dénommés "consternation" (é'sseq) "hostilité" (sithnah) et "élargissement"(réh'ovot), contestés par les bergers d'Abimelekh. Le dernier puits creusé s'appelle "Beer Shévaa'". L'affaire est réglée par un pacte, un serment d'amitié et un festin.
La guerre "milh'amah" est citée 316 fois avec deux occurrences dans la Genèse, la première étant dans Genèse 14/2 où, au temps d'Avram, il y eut la guerre des 7 rois, au bord de la mer Morte. C'est à cette époque que Loth, le neveu d'Avram fut enlevé de Sdom avec ses biens et ses femmes par les rois vainqueurs. Avec 318 serviteurs, enfants de sa maison, Avram réussit à le libérer.
Selon la Tradition, 3 mots sont en rapport avec la paix:
- La colombe qui apparaît après le Déluge pour annoncer la paix de D avec la terre et les rescapés de l'humanité. La colombe a aussi le sens d'éviter les querelles, en s'envolant.
- La rivière coule en s'adaptant au terrain, faisant des méandres pour éviter les écueils. Contourner les difficultés par la diplomatie est une manière d'avoir la paix.
- La marmite est l'intermédiaire entre le feu qui chauffe et l'eau contenue. Trouver L'équilibre entre la droite et la gauche, la miséricorde et la rigueur est une manière de parvenir à la paix dans toute négociation.
Introduction
du Zohar –Haqdamat hazohar
…L'étranger qui les conduisait (1) est intervenu à ce niveau de la conversation entre les Compagnons.
-- "Que signifie "tu révéreras mon
sanctuaire"?" dans Lévitique 19/30: "Observez mes shabats et révérez
(craignez) mon sanctuaire, je suis l'Éternel"
Rabbi Abba répondit: ceci désigne
la sainteté du shabat.
-- "Alors que signifie la sainteté du shabat?"
Rabbi Abba: c'est la Sainteté d'en Haut qui lui a été conférée en Bas.
-- "Si c'est ainsi, c'est que le shabat n'a pas de sainteté en lui-même et qu'il dépend de ce qui lui parvient d'en Haut"
Rabbi Abba: en effet c'est ainsi,
comme il est dit dans Isaïe 58/13-14: "Si tu cesses de fouler aux pieds le shabat,
de vaquer à tes affaires en ce jour qui m'est consacré, si tu considères le shabat comme
un délice, la sainteté de l'Eternel comme digne de respect (honorable), si tu le tiens en honneur en t'abstenant de suivre tes
voies ordinaires, de t'occuper de tes intérêts et d'en faire le sujet de tes
entretiens, alors
tu te délecteras dans le Seigneur et je te ferai dominer sur les hauteurs de la
terre et jouir de l'héritage de ton aïeul Jacob... C'est la bouche de l'Eternel
qui l'a dit",
verset où "le shabat"
et "la Sainteté de l'Eternel" sont mentionnés séparément.
-- "Alors qu'est ce que la Sainteté de l'Eternel ?"
Rabbi Abba: c'est la Sainteté qui descend d'en Haut et repose sur le shabat.
-- "Si la Sainteté qui émane d'en Haut est digne de respect (ou d'honneur), il est évident que le Shabat lui-même n'est pas concerné, et pourtant il est demandé de le tenir en respect (ou en honneur).
Rabbi Eléazar dit à Rabbi Abba: cesses d'argumenter avec cet homme, car il semble connaître un mystère que nous ignorons. Et ils lui dirent: "dis ce que tu as à dire!"
Il commença ainsi son explication: "Il est écrit
"mes shabats"ou "et shabetotay" dans Lévitique 19/30.
- La particule
"et" (aleph/taw ou apprenez le signe)
indique que dans le précepte du shabat, on doit
inclure la limite de marche de 2000 coudées (
- Le pluriel
"shabetotay" se réfère au Shabat d'en haut et au Shabat
d'en bas qui se rejoignent en un seul. Cependant il se trouve qu'un autre Shabat ait été laissé de côté (3). Il s'agit de "la
veille du Shabat" qui s'est sentie humiliée,
plaidant alors sa cause devant le Créateur "Ô Maître de l'Univers, depuis
le temps où vous m'avez créée, on m'a simplement appelée "le jour du Shabat", mais pourtant le jour doit être accompagné de
la nuit" (4).
D. lui répondit:
"Ô ma fille, tu es Shabat et je t'appellerai Shabat et je te conférerai une couronne encore plus
glorieuse !" Et D. fit ainsi la proclamation suivante "Révérez (craignez) mon sanctuaire" Et ceci se rapporte à la veille du Shabat, qui inspire la crainte et sur lequel repose cette
crainte, et le SbS lui-même s'est identifié au Shabat, puisqu'il dit "je suis l'Eternel"
(5).
L'étranger
poursuivit son discours, disant qu'il tenait la suite de l'exposé de son père,
insistant que la particule "et" désignait la limite de marche du Shabat. "Mes shabats"
ce sont le cercle et le carré qui y est inscrit (6).
La sanctification
du Shabat est inscrite dans Genèse 2/1-3: "Ainsi
furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment. Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre
faite par lui; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu'il avait
faite. Dieu bénit le septième jour et le proclama
saint, parce qu'en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu'il avait produite
et organisée". Elle comprend 35 mots de "Waykhoulou"
à "Laa'ssot" et le Kidoush
lui-même qui suit comprend aussi 35 mots (7), au total 70 mots, les 70 noms du SbS, noms couronnant Malkhout ou
la Communauté d'Israël.
Puisque le cercle
et le carré sont "mes shabats", ils sont
tous les 2 inclus dans "shamor" (garder),
expression utilisée dans la 2ème version des 10 Commandements
(Deutéronome 5/12).
Alors que pour le
Shabat d'en haut, il est plutôt sous le signe de Zakhor (souviens-toi), mot utilisé dans la 1ère
version des 10 Commandements (Exode 20/8), le souvenir insinuant le Roi
Suprême, et c'est pourquoi on l'appelle le
Roi en qui demeure la Paix, la paix étant dans l'injonction de se rappeler, zakhor (lien avec le
mâle, zakhar)(8)
En Haut, il n'y a
pas de conflit du moment que 2 paix règnent en Bas, la paix de Jacob-Israël en Tifeéret et la paix de Joseph en Yessod,
l'union avec Malkhout assurant la paix dans la sphère
séphirotique (9).
Il est ainsi
écrit dans Isaïe 57/19: "Celui qui crée [la parole], fruit des lèvres:
"Paix, paix, dit-il, pour qui s'est éloigné, comme pour le plus proche! Je
le guérirai," ainsi parle l'Eternel"…
Se souvenir (zakhor) et garder (shamor) vont
ensemble pour assurer la paix en toute circonstance et surtout en réalisant le
commandement su shabat.
(Zohar I/5b)
Genèse 1/7: "Dieu fit
l'espace, opéra une séparation entre les eaux qui sont au-dessous et les eaux
qui sont au-dessus, et cela demeura ainsi."
L'espace
intermédiaire prit ce nom là, appelé aussi "firmament". Elohim ce
sont les eaux supérieures, Adonay, les eaux d'en bas.
Cependant comme les eaux mâles d'en Haut ont été complétées par les eaux femelles
d'en Bas, ce nom "Elohim" s'est appliqué progressivement à
l'ensemble. Même après la séparation des eaux, le conflit ne s'est point éteint
jusqu'au 3ème jour, lorsque chaque chose créée trouva sa place et
que la paix eut été restaurée.
Ce conflit était
nécessaire pour que le monde existe, mais c'est à cause de lui que le 2ème
jour (10), il n'a pas été dit que l'œuvre était "bonne", puisque
l'œuvre était incomplète. Tant que les eaux étaient mêlées, il n'y avait pas de
"formation" dans le monde et celle-ci ne commença que lors de la
séparation des eaux. Mais du fait du conflit et de la discorde, l'harmonie ne
parvint à s'établir que le 3ème jour. Le tétragramme fut gravé en un
nom pour réconcilier les eaux, le "Hé" d'en haut avec le
"Hé" d'en Bas, à travers le lien "Waw" qui harmonise les
deux (11).
La traversée du
Jourdain par Israël en est un symbole - Josué 3/16: "Les eaux d'amont
(celles du Jourdain) s'arrêtèrent et formèrent comme un mur, à une grande
distance, depuis Adâm, la ville voisine de Caretân, tandis que les eaux d'aval, dans la direction de
la mer du Désert ou mer de Sel (mer Morte), achevaient de s'écouler; et le
peuple effectua son passage en face de Jéricho"
La dualité
est conflictuelle et ne trouve son équilibre qu'à travers un tiers, dans la
voie du milieu.
(Zohar I/17b-18a)
Au Commencement (Tiqouné hazohar)
On nous a appris
qu'à chaque fois que le nom Salomon apparaissait dans le Cantique des Cantiques,
cela concerne "le roi à qui la paix appartient", car Shlomo (Salomon)
est lié à "shalom", la paix, alors que
l'expression "le Roi" se
rapporte à l'attribut divin Malkhout (Royaume), la Shékhinah ou à la Communauté d'Israël. La paix est obtenue grâce au Fondement Yessod
qui représente Salomon et qui équilibre la gauche et la droite et qui transmet
le flux venant d'en Haut vers le Bas.
L'image du
Fondement est un phallus, médiateur pour la paix.
Ce qui est en Bas
est le reflet de ce qui est en Haut, et, mystère de la matière, le Bas descend
du Haut, les deux formant une seule entité, "un".
La lettre "beyt" de "béreshit",
au Commencement, est en rapport avec la maison, comme dans Proverbes 24/3:
"C'est par la Sagesse (H'okhmah) que s'édifie
la Maison, c'est par la raison (Tvounah ou l'attribut
Binah) qu'elle se consolide". Cette maison
est duelle, la mère "Binah" convoyant la
lumière de son discernement vers la fille "Malkhout",
contenant et finalité des 6 séfirot qui vont de H'essed à Yessod.
Il est écrit
aussi dans CdC 3/9: "Le roi Salomon s'est fait
faire un palanquin en bois d'arbres du Liban" où le palanquin est la
réparation du monde inférieur, à l'aide de l'agencement du monde supérieur. Apiryon est le palanquin, structure assimilée au Tabernacle
ou au Temple, mais aussi à la Shékhinah dans l'Arbre
de Vie, les cèdres étant les images des six séfirot sus-mentionnées.
(Zohar 1/29a)
Genèse 1/4: "Dieu
considéra que la lumière était bonne, et il établit une distinction entre la
lumière et les ténèbres."
On sait que tout
rêve où apparaît le mot "thov" (bien)
annonce la paix en Haut comme en Bas, à condition que les lettres soient vues
dans le bon ordre theth/waw/beyt.
En effet, le 1er
teth qui apparaît dans la Torah, se trouve dans ce
verset lié à la lumière qui est "bien" ou thov,
ce qui fait de ce mot un bon présage, un présage de lumière et de paix dans le
monde.
Mais le
comportement individuel induit l'interprétation d'un rêve.
Combinées ces 3
lettres ont pour sens "le Juste du Monde", car elles contiennent la
radiance qui vient d'en haut et qui se concentre dans la séphirah
Yessod. Et celle-ci la diffuse en Bas vers Malkhout (12).
Isaïe 3/10:
"Annoncez au juste qu'il sera heureux et jouira du fruit de ses
œuvres" & Psaume 145/9: "L’Eternel est bon pour tous, sa pitié
s’étend à toutes ses créatures"
Séparer le
grain de l'ivraie en soi c'est mieux se connaître pour une paix intérieure.
(Zohar 1/30b)
Genèse 6/3: "L'Éternel
dit: "Mon esprit n'animera plus les hommes pendant une longue durée, car
lui aussi devient chair. Leurs jours seront réduits à cent vingt ans."
Rabbi Ishaq dit: les générations issues de Seth sont toutes
pieuses et justes (13). Ainsi, quand ils se multiplièrent, les hommes apprirent
l'art de la guerre qu'ils ont pratiqué jusqu'à la venue de Noé. Celui-ci leur
enseigna l'art de la paix et l'agriculture. Car avant ils ne semaient ni ne
récoltaient; mais après, du fait du nombre, c'était devenu nécessaire, les
hommes se battant pour des ressources limitées.
Il est dit dans
Genèse 8/22: "Plus jamais, tant que durera la terre, semailles et récolte,
froidure et chaleur, été et hiver, jour et nuit, ne seront interrompus"
Après le Déluge,
le Ciel a donné l'exemple de la paix
accordée aux hommes à condition qu'ils
suivent l'alliance des lois noahides. Les hommes ont
enterré la hache de guerre ou l'ont transformée en soc de charrue pour se
nourrir. Puis peut-être un jour la paix
régnant, les hommes sauront craindre
l'Eternel et suivre ses voies (la Torah), alors la paix se prolongera en même temps
que la vie de l'homme sur terre.
Rabbi Eléazar
dit: un jour D rétablira le monde tel qu'il était auparavant renforçant
l'esprit des hommes, prolongeant ainsi leurs jours indéfiniment (14), car il
est écrit
dans Isaïe 65/22: "On ne bâtira pas pour
qu'un autre en profite, on ne plantera pas pour qu'un autre en jouisse; mais
les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et mes élus useront
jusqu'au bout l'œuvre de leurs mains "
et dans Isaïe 25/8: "À jamais il
anéantira la mort, et ainsi le Dieu éternel fera sécher les larmes sur tout
visage et disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple: c'est
l'Eternel qui a parlé"
(Zohar I/38a)
Genèse 2/24: " C'est pourquoi l'homme abandonne son père et sa mère; il
s'unit à sa femme, et ils deviennent une seule chair"
… Qu'advient-il d'un homme qui part en
voyage, quittant sa femme, car il n'est plus "mâle et femelle"? Son
remède est de prier D. avant son départ, alors qu'il est encore "mâle et
femelle", afin d'attirer vers lui la présence de son Maître. Alors il peut
partir, car à travers son union avec la Shékhinah,
qu'il a appelée par la prière, il est redevenu "mâle et femelle" dans
le pays, alors qu'il l'était chez lui. Il est dit dans Psaumes 85/14: "La
justice marche au-devant de lui, et trace la route devant ses pas".
Tiens-toi bien, à
chaque fois qu'un homme voyage, il doit faire attention à sa conduite, de
manière que son partenaire céleste ne le quitte pas, le laissant en défaut,
"mâle" sans "femelle". Ceci est vrai quand il est avec sa
femme, et encore plus vrai, quand sa partenaire est céleste. D'autant plus que
celle-ci le garde pendant son voyage jusqu'à ce qu'il retourne chez lui. Et
quand il revient, c'est son devoir de donner du plaisir à sa femme. D'autant
plus que c'est sa femme qui lui a procuré sa partenaire céleste.
C'est son devoir
pour 2 raisons. L'une est que le plaisir qu'il donne est un plaisir religieux (mitswa ou commandement); l'autre raison est que la Shékhinah en est joyeuse, et plus encore, à travers elle,
il répand la paix dans le foyer, et dans le monde, comme dit Job 5/24: "Tu
verras le bonheur fixé dans ta demeure, tu inspecteras ta maison et ne
trouveras rien en défaut".
Est-ce un péché
s'il ne s'unit pas à sa femme? Oui, car alors il ne fait pas honneur à la
partenaire céleste que sa femme lui a procurée. Car si sa femme est enceinte,
la partenaire céleste participe en donnant une âme sainte à l'enfant qui naît
et cette alliance est appelée alliance du SbS. C'est pourquoi il faut qu'il se
presse pour donner à sa femme du plaisir et de la joie, en présence de la Shékhinah, comme quand il accueille le Shabat,
partenaire des Sages…
De la même
manière, les étudiants de la Torah qui sont séparés de leurs femmes pendant six
jours, puisqu'ils se consacrent à l'étude, sont accompagnés par une partenaire
céleste, afin qu'ils continuent à rester "mâle et
femelle". Et quand le Shabat arrive, ils sont
tenus de satisfaire leurs femmes, en l'honneur de la Shékhinah.
Car c'est la volonté de notre Maître….
C'est ainsi
qu'on obtient la paix des ménages.
(Zohar I/49b-50a)
Genèse 6/9: "Ceci est
l'histoire de Noé. Noé fut un homme juste, irréprochable, entre ses
contemporains; il se conduisit selon Dieu"
Noé était
assurément juste selon le modèle d'en haut. Il est écrit dans Proverbes 10/25:
"Une bourrasque est passée, et le méchant n'est plus; mais le juste est
fondé pour l'éternité", l'univers et la terre ont été établis sur ce
fondement. C'est pourquoi Noah fut appelé ici bas "Juste", car il
marchait dans la voie de l'Eternel, ce qui veut dire qu'il ne s'en est jamais
séparé, imitant l'idéal supérieur en tout point, et représentant ici bas l'alliance universelle de paix (la circoncision). C'est ainsi qu'il trouva grâce devant l'Eternel, car il
était parfait dans les générations, c'est-à-dire "circoncis". En
effet il était né circoncis.
La
circoncision en 2 phases (ablation du prépuce et retournement de la muqueuse) apporte
la paix, car elle empêche l'excitation
permanente, l'agressivité et la violence quand la 2ème phase de la circoncision
n'est pas réalisée (cf Ismaël).
(Zohar I/59b)
Genèse 12/3: "Je
bénirai ceux qui te béniront, et qui t'outragera je le maudirai; et par toi
seront heureuses toutes les races de la terre".
Rabbi Abba commenta le verset d'Isaïe 46/12: "Écoutez-moi,
hommes au cœur endurci, si éloignés du bien!" Il dit: Le cœur des pécheurs
est endurci, car ils voient les voies de la Torah et n'en tiennent pas compte,
durcissant leur cœur et ne faisant pas repentance. Ils sont éloignés du bien, de la Torah.
Et comme ils sont éloignés du Bien, ils sont aussi loin de la paix, car Isaïe
48/22: " Point
de paix, dit l'Eternel, pour les méchants!"
La Justice
amène la paix. Abram
l'a compris, se rapprochant de Dieu et réussissant dans cette entreprise,
d'où le Psaume 45/8: "Tu aimes la
justice, tu hais l’iniquité; voilà pourquoi Dieu, ton Dieu t’a consacré par une
huile d’allégresse, de préférence à tes compagnons"
et Psaume 41/8: "Mais toi, Israël, mon
serviteur, Jacob, mon élu, postérité d'Abraham qui m'aimait".
On dit qu'Abram aimait D. parce qu'il aimait avant tout la justice,
ce qui le distinguait de ses contemporains qui avaient le cœur dur et étaient très
éloignés de cette qualité.
(Zohar I/76b)
Genèse 22/9: "Ils
arrivèrent à l'endroit que Dieu lui avait indiqué. Abraham y construisit un
autel, disposa le bois, lia Isaac son fils et le plaça sur l'autel, par-dessus
le bois"
Rabbi Shimeo'n commenta le verset Isaïe 33/7: "Voilà les
anges messagers qui se lamentent dans les rues; les messagers de paix pleurent
amèrement". Ces 1ers anges sont des archanges qui se lamentaient de ne pas
savoir quoi faire de la promesse divine à Abraham faite dans Genèse 15/5
"Il le fit sortir en plein air, et dit: "Regarde le ciel et compte
les étoiles: peux-tu en supputer le nombre? Ainsi reprit-il, sera ta
descendance."
Et Abraham était
prêt à sacrifier son fils. Les "anges de paix" sont ceux qui devaient
plus tard rencontrer Jacob, à qui D. avait promis la paix avec son frère Esaü,
dans Genèse 32/2: "Pour Jacob, il poursuivit son voyage; des envoyés du
Seigneur se trouvèrent sur ses pas". Ces anges de la paix pleurèrent quand
ils virent Abraham en train de ligoter son fils Isaac.
Si D. doit tenir
ses promesses, encore plus les hommes.
Tenir ses promesses est un gage de paix.
(Zohar I/120a)
Genèse 28/12: "Il eut
un songe que voici: Une échelle était dressée sur la terre, son sommet
atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de
cette échelle"
Rabbi Shimeo'n commente le Proverbe 16/7: " Si Dieu agrée les voies d'un homme, il lui concilie même la
faveur et la paix de ses ennemis"- Il est donc important pour avoir la
paix de suivre la voie de D. en observant les préceptes de la Torah. Selon
notre Tradition, deux anges accompagnent l'homme dans son voyage terrestre,
l'un à droite, l'autre à gauche, témoins de tous ses actes. L'un est appelé le
bon penchant (yetser hathov),
l'autre le mauvais penchant (yetser haraa')
Si un individu
cherche à se purifier et à suivre avec diligence les préceptes de la Torah, le bon
penchant l'emportera sur le mauvais penchant. Et ce dernier fera la paix avec
le premier et le servira. …
Le roi Salomon
disait dans Proverbe 12/9: "Mieux vaut être dédaigné et posséder un
esclave, que de faire le grand et manquer de pain", l'esclave étant ici le
mauvais penchant, au service du bien.
Tant que Jacob
mettait sa confiance en D. et agissait dans les chemins de D., celui-ci
s'arrangeait pour qu'il soit en paix avec ses ennemis, ici Esaü, mû par Samaël. C'est quand Samaël a été maîtrisé
et amené à faire la paix avec Jacob, qu'Esaü y consentit aussi. La force d'en
bas dépend de celle d'en haut.
Pour avoir la
paix avec soi et les autres, il savoir maîtriser son mauvais penchant.
(Zohar I/144b)
Genèse 28/20: "Jacob
prononça un vœu en ces termes: "Si le Seigneur est avec moi, s'il me
protège dans la voie où je marche, s'il me donne du pain à manger et des
vêtements pour me couvrir…."
Rabbi Yéhoudah dit qu'après avoir reçu tant de promesses de D.,
comment se fait-il que Jacob en fait aussi? En fait, Jacob pensait que certains
rêves sont vrais et se réalisent, d'autres pas, et si ce rêve devait se
vérifier, et si D. était avec lui comme dans le rêve, alors l'Eternel serait
pour Jacob, son Dieu. En fait il voulait rentrer en paix dans la maison de son
père et parvenir au centre de l'Arbre de Vie (Tifeéret).
Mais il n'était pas assuré ni rassuré du fait de ses péchés. Il avait besoin de
l'attribut de la rigueur pour se débarrasser de ses ennemis, promettant de
l'associer à la miséricorde, une fois parvenu chez lui, sain et sauf et… en
paix. Tenir ses promesses c'est aussi
obtenir la paix.
(Zohar
I/150b-151a)
Genèse 41/1: "Après un
intervalle de deux années, Pharaon eut un songe, où il se voyait debout au bord
du fleuve"
Ce rêve concerne
Joseph lui-même, car le concept de rivière est étroitement lié à Joseph le
Juste (représenté par la Séphirah Yessod,
le fondement). Et selon l'interprétation des rêves, la rivière dans un rêve est
un présage de paix, selon Isaïe 66/12: "Car voici ce que dit l'Eternel:
"Je ferai affluer, dans ses murs, la paix comme un fleuve, et comme un
torrent impétueux la richesse des nations, et vous vous en nourrirez, portés
dans leurs bras, bercés sur leurs genoux"
Comme un fleuve,
savoir contourner les difficultés, s'adapter aux écueils rencontrés, suivre le
courant ce sont des moyens d'avoir la paix. La richesse est aussi un autre moyen, mais il est
beaucoup plus dangereux et aléatoire, comme un torrent impétueux.
(Zohar I/193b)
Notes
(1) Ce conducteur
d'âne est appelé "thayyaa'", caravanier,
mot dérivé du nom d'une tribu arabe "thayi'".
On dit que le prophète Elie revient sur terre sous les traits de ce caravanier
arabe.
(2) Quand cette
particule apparaît dans la Bible, elle amplifie le sens originel du mot, lui
donnant un sens plus large. Ici le mot shabat
comprend en fait 2 shabats qui ne font qu'un. Le Shabat d'en Haut
est Binah, 7ème à partir de Yessod, celui d'en Bas est Yessod,
7ème à partir de Binah.
La limite
indiquée est celle de l'Arbre de Vie des 10 séfirot,
soit Malkhout ou les pieds du "chariot
divin" (merqava).
(3) Il s'agit de
la veille du Shabat, assimilée à la Shékhinah. Elle est du féminin.
(4) Le shabat "Yessod" n'a
aucun partenaire parmi les jours de la semaine. On lui a dit alors que sa partenaire
serait Malkhout, la Shékhinah
ou la Communauté d'Israël.
La Shékhinah inspire la crainte et le respect étant fille de Binah.
(5) La Shékhinah est la manifestation et la présence divine (De
"Any", moi ou Y/H/W/H ou Tifeéret)) dans le temps (shabat)
et dans l'espace (sanctuaire).
(6) Avec le
point, il s'agit des 3 séphirot supérieures, le
cercle désignant l'attribut divin H'okhmah, la
Sagesse, le carré désignant Binah, le Discernement.
Une autre explication donne le cercle "samekh"
symbole de Binah et le carré est le "mém final", symbole de la Shékhinah.
Samekh/Mém ou "sam" signifie le parfum (ou le poison de l'Autre
Côté). Le carré peut représenter aussi le terrestre, le cercle, le
céleste.
(7) A condition d'omettre les 10
mots liés à l'élection
(8) Le Shabat
d'en Haut, celui du Roi, de Binah à Yessod, trouve sa plénitude dans la masculinité de Yessod qui est la paix, car cet attribut fait le lien entre
la gauche et la droite, le Haut et le Bas.
(9) Jacob a fait la paix avec son
frère Esaü, Joseph avec ses frères. Savoir faire la paix dans sa famille,
facilite le processus de paix avec l'autre, mais cela commence par la paix avec
soi-même.
(10) Le second jour voit
l'émergence de la rigueur Gvourah, qui entre en
conflit avec H'essed, la miséricorde. Ces 2 pôles se
neutralisent, le 3ème jour apportant la paix.
Les êtres incomplets et le Mal se
sont introduits dans le monde ce jour là. Mais le Shabat
un tabernacle de paix protège ceux qui observent ce jour sanctifié. Une âme
additionnelle ou une force mystique descend ce jour là, poussée par une pulsion
de se souvenir "zakhor", apportant la paix
dans les esprits et leur permettant d'oublier les problèmes matériels, les
peines et les chagrins. Isaïe 14/3: "Le jour où
l'Eternel aura assuré ton repos, après tes épreuves, tes tourments et la dure
servitude qui te fut imposée"
(11) Tifeéret
est le lien établi entre le Haut et le Bas. Cette séphirah
représente le 3ème jour.
(12) La lettre "Thet" est ici la 9ème séphirah
depuis Malkhout, soit "H'okhmah",
la Sagesse. La lettre "Waw" représente Tifeéret
ou les Cieux et Beyt qui vaut 2, représente les deux
mondes, Binah et Malkhout.
Du point primordial "yod" en Hokhmah,
jaillit la lumière, s'étire la lettre "waw" en Tifeéret,
entourée par 5 séphirot. Le flux d'émanation aboutit
à Yessod, image du Juste qui unit Tifeéret
à Malkhout et obtient alors la paix.
(13) Shet
est le 3ème fils d'Adam, père des générations justes et sur lequel
la Terre fut fondée. Noé a utilisé les armes de fer qui servaient à s'entretuer
pour travailler la terre pour qu'elle produise et nourrisse l'homme.
(14) En effet, plus le séjour de
l'homme sur terre croit, plus il s'attache aux choses matérielles et en devient
esclave. D. a raccourci la vie moyenne de l'homme parce qu'il s'était perverti
et s'était éloigné de la spiritualité, vivant dans un climat permanent
d'hostilités et de guerre.
120 ans était la durée de vie de
Moïse et si le peuple n'avait pas péché au Sinaï (le Veau d'Or), il aurait
vécu indéfiniment. Parmi les patriarches Isaac a vécu le plus longtemps, soit
180 ans.